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Lors de sa conférence de presse hebdomadaire tenue ce mercredi, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) a fait le point sur la situation sécuritaire dans la préfecture du Haut-Mbomou. Selon Florence Marshall, porte-parole de la mission, un calme relatif est observé dans la région après une période marquée par de violents affrontements entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et les rebelles du groupe Azandé Ani Kpi Gbé (AAKG).

Une présence renforcée pour la stabilisation indique d’entrée de jeu la porte-parole de la Minusca :« La situation reste sous contrôle grâce à l’intensification des patrouilles diurnes et nocturnes menées par les casques bleus dans les localités d’Obo, Zémio et Mboki », a précisé Florence Marshall. Des opérations conjointes de surveillance avec les FACA ont permis de garantir la libre circulation des personnes et des biens.

La Minusca a également appuyé le déploiement de 203 soldats FACA dans le Haut-Mbomou, grâce à un soutien logistique et aérien. Ce renforcement vise à consolider la sécurité dans une région longtemps délaissée, en proie à des violences sporadiques.

Le groupe Azandé Ani Kpi Gbé, dont le nom signifie « Trop d’Azandés sont morts », est une milice d’autodéfense apparue en mars 2023. Composée principalement de membres de l’ethnie Zandé, cette milice est basée à Bambouti et dirigée par un certain général Limane. Elle compterait plus de 1 000 combattants.

Opposée à l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), la milice entretient des relations fluctuantes avec les FACA et, depuis 2024, aurait tissé des liens avec des soldats russes de Wagner. Bien que certains de ses membres aient été intégrés aux forces régulières, le groupe conserve une autonomie de fait et rejette toute négociation avec l’UPC tant que ses objectifs ne sont pas atteints.

Malgré ses efforts de stabilisation, la MINUSCA fait face à des critiques de la part des populations locales. En octobre et novembre 2024, plusieurs manifestations ont eu lieu à Zémio pour dénoncer ce que les habitants ont qualifié de partialité de la mission onusienne et de complicité présumée avec certains groupes armés, notamment l’UPC et la CPC. Les manifestants ont exigé le retrait du contingent marocain, accusé d’exactions.

Florence Marshall a toutefois réaffirmé l’engagement de la MINUSCA à agir de manière neutre et à soutenir le retour de l’autorité de l’État dans cette zone sensible.

Signes encourageants face à une situation fragile

Malgré les tensions, des signes de retour à la normale sont observés. En janvier 2025, un match de football à Zémio a rassemblé plusieurs centaines de personnes, illustrant une reprise des activités sociales. Les marchés ont rouvert, les déplacements sont plus fréquents, et la vie reprend doucement.

La MINUSCA insiste cependant sur la fragilité de cette paix relative et appelle à un engagement soutenu de tous les acteurs autorités, forces armées, groupes locaux et partenaires internationaux pour consolider les acquis et éviter une résurgence des violences.

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