
En prélude aux élections locales prévues en décembre 2025, la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales (CNDHLF) a lancé, ce lundi 12 mai, un atelier de renforcement des capacités des acteurs des droits humains. Cette initiative vise à les outiller en techniques de suivi, de veille et de rédaction de rapports en période électorale, afin d’assurer un processus démocratique transparent et respectueux des droits fondamentaux.
L’organisation de ces élections locales a connu plusieurs reports depuis 2023, en raison de contraintes logistiques, budgétaires et sécuritaires. Initialement prévues pour cette année-là, elles ont été reportées à septembre 2024, avant d’être reprogrammées pour décembre 2025.
Ce calendrier glissant renforce les inquiétudes autour de la crédibilité du processus.
Pour la CNDHLF, ces incertitudes exigent une préparation accrue des acteurs impliqués dans la surveillance électorale. L’objectif de l’atelier est clair : consolider les compétences techniques des défenseurs des droits humains pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle d’observateurs indépendants.
« La tenue d’élections libres, honnêtes et transparentes repose aussi sur notre capacité collective à en surveiller chaque étape. Les droits humains doivent rester au centre du processus », a affirmé Ossene Yackoisset Wesse, président de la CNDHLF, lors de son discours d’ouverture.
Durant plusieurs jours, les participants issus d’organisations de la société civile, d’institutions nationales et de réseaux de défense des droits de l’homme seront formés sur les techniques de documentation, d’analyse des violations, de rédaction de rapports factuels, et sur les mécanismes d’alerte en cas d’abus : « Nous avons constaté que le déficit de formation freine la capacité des acteurs à jouer leur rôle de manière efficace sur le terrain. Cet atelier est donc une réponse directe à ce besoin », a précisé M. Yackoisset Wesse.
Le président de la CNDHLF a également insisté sur la portée institutionnelle de cette initiative : « Le respect des droits humains en période électorale n’est pas un luxe, mais une exigence démocratique. Il nous incombe, en tant qu’institution nationale, d’anticiper les dérives et de protéger les libertés fondamentales garanties par notre Constitution. »
Une continuité d’engagement avec les partenaires internationaux
L’atelier s’inscrit dans le prolongement d’une dynamique de collaboration nationale et internationale. Il fait suite à une première formation organisée du 17 au 20 novembre 2020, par l’Association Francophone des Commissions Nationales des Droits de l’Homme (AFCNDH), en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). À travers ces initiatives, la CNDHLF affirme sa volonté de professionnaliser l’observation des droits humains dans les processus électoraux.
Alors que la Centrafrique se dirige vers des échéances électorales majeures, cet atelier apparaît comme un levier stratégique pour renforcer la confiance des citoyens et prévenir les tensions. Une synergie entre institutions, société civile et partenaires techniques est essentielle pour garantir la paix et la stabilité.
« Notre ambition est de faire en sorte que chaque acteur engagé dans la défense des droits humains ait les outils nécessaires pour intervenir efficacement et de manière indépendante. La démocratie a besoin de gardiens vigilants », a conclu le président de la CNDHLF.
Les travaux de l’atelier se poursuivront tout au long de la semaine, avec des restitutions prévues et des engagements concrets des participants à déployer leurs acquis lors des scrutins à venir. Une étape importante pour la Centrafrique dans sa quête d’un processus électoral plus crédible et inclusif.