
Un processus de désarmement a timidement débuté à Obo, dans l’extrême Est de la République centrafricaine, où plusieurs éléments présumés du groupe d’autodéfense Anikpigbé ont commencé à déposer les armes depuis ce lundi 12 mai 2025, selon des sources locales.
Ce développement intervient quelques heures seulement après l’arrivée massive de renforts des forces étatiques, désormais visibles à travers la ville.
La présence renforcée des troupes loyalistes, appuyées par des éléments russes, marque une étape importante dans la tentative de reprise de contrôle sur cette zone longtemps considérée comme un fief du groupe armé.
Selon des informations recueillies sur place, les forces étatiques ont procédé à plusieurs arrestations de jeunes hommes, soupçonnés d’être membres actifs du mouvement Anikpigbé. Toutefois, la nature volontaire ou non de ce désarmement reste sujette à controverse.
« Il y a eu des restitutions d’armes, mais ce ne sont pas les combattants du groupe Anikpigbé. Ce sont des civils, souvent effrayés, qui ont rendu principalement des armes de chasse », affirme sous anonymat un membre de la société civile locale contacté par le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH).
Une ville sous tension
Malgré le début apparent du processus de désarmement, la situation reste tendue à Obo. La peur est encore perceptible au sein de la population. Bien que quelques commerces aient rouvert leurs portes et que la circulation ait partiellement repris, les habitants demeurent prudents.
Un fonctionnaire en poste dans la ville décrit une ambiance pesante : « L’inquiétude est palpable. Les gens sortent avec réserve, la majorité des quartiers restent vides. »
Face à cette situation, le préfet et les cadres militaires ont lancé une campagne de sensibilisation visant à rassurer les habitants et à les encourager à réintégrer leurs domiciles abandonnés depuis l’arrivée des troupes.
Un désarmement sous surveillance
Le groupe Anikpigbé, actif dans l’Est de la RCA, est considéré comme un acteur majeur de l’autodéfense locale, avec une forte implantation à Obo. Ce début de désarmement, bien qu’encore flou dans ses modalités et sa sincérité, pourrait représenter une étape cruciale dans le retour de l’autorité de l’État dans cette zone enclavée.
La suite du processus dépendra largement de la capacité des autorités à instaurer un climat de confiance, à éviter les abus et à accompagner les populations civiles, encore traumatisées par des années d’insécurité.
Source : RJDH