
Le président Faustin-Archange Touadéra a célébré, ce 13 août 2025, le 65ᵉ anniversaire de l’indépendance centrafricaine avec un discours empreint de fierté et d’ambitions. Mais derrière les mots officiels, la Centrafrique continue de faire face à des défis majeurs qui freinent son développement.
Si le 13 août 1960 a marqué la liberté du peuple centrafricain, 65 ans plus tard, la paix reste précaire. Les groupes armés ne sont pas tous démobilisés, le grand banditisme sévit et la MINUSCA reste incontournable pour maintenir la sécurité. Le discours présidentiel glorifie la stabilité, mais sur le terrain, la réalité est souvent tout autre.
Développement économique : de grandes promesses, peu de résultats. Touadéra a vanté le Plan National de Développement 2024-2028, doté de 12,8 milliards de dollars, censé transformer le pays par l’industrialisation, la digitalisation et la création d’emplois.
Pourtant, pour une large partie de la population, les routes restent impraticables, les écoles sous-équipées, les hôpitaux en pénurie de personnel et de matériel. Les promesses de prospérité peinent à toucher le quotidien des Centrafricains.
Corruption et gouvernance : le frein invisible
Le président affirme lutter contre la corruption et renforcer l’État de droit. Dans la pratique, les détournements de fonds et pratiques clientélistes persistent, et la justice peine à s’imposer comme un contre-pouvoir efficace. Le contraste entre le discours officiel et la réalité administrative est saisissant.
Touadéra ambitionne une Centrafrique « tokénisée, décentralisée et numériquement intégrée ». Si la vision est audacieuse, le pays peine à fournir des infrastructures, de l’éducation et de l’emploi à sa jeunesse. Le fossé entre ambition technologique et réalité socio-économique est criante.
À l’approche des élections générales (présidentielle, législatives et municipales), le président appelle à la maturité politique et au respect de la Constitution. Mais la crédibilité des scrutins reste un défi, dans un contexte de divisions politiques et d’inquiétudes sur la transparence.
Entre fierté historique et urgence de l’action. Le 13 août 2025 célèbre l’histoire et les ambitions de la Centrafrique, mais rappelle aussi que liberté et souveraineté se construisent au quotidien. Sécurité, justice, infrastructures et développement économique restent les défis cruciaux. Les mots du discours résonnent, mais ce sont les actes qui détermineront si l’indépendance devient une réalité tangible pour tous les Centrafricains.