
La capitale camerounaise accueillera le 18 juillet prochain un sommet extraordinaire conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC (Communauté économique des États de l’Afrique centrale) et de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). L’annonce a été faite le 4 juin lors d’un Conseil des ministres de la CEEAC, tenu en prélude à la 28e session ordinaire de l’organisation, ce 7 juin à Malabo (Guinée équatoriale).
Convoqué à l’initiative du président camerounais Paul Biya, actuel président en exercice de la CEEAC, ce sommet portera essentiellement sur le processus de rationalisation des Communautés économiques régionales (CER) en Afrique centrale. Une initiative stratégique visant à fusionner la CEMAC et la CEEAC pour créer une seule organisation régionale plus cohérente, en adéquation avec les objectifs d’intégration de l’Union africaine.
Ce projet de rationalisation n’est pas nouveau. Il a été évoqué pour la première fois lors de la 14e Conférence des chefs d’État de la CEEAC en octobre 2009 à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il vise à pallier la multiplication des structures régionales, à réduire les doublons institutionnels, et à renforcer l’intégration économique dans une région encore marquée par la faiblesse des échanges commerciaux intra régionaux et la fragmentation des marchés.
Des progrès notables ont été enregistrés ces dernières années. En août 2022, le ministère camerounais de l’Économie faisait état de l’unification des zones de libre-échange des deux communautés, de l’élaboration d’un Code des douanes commun, d’un tarif extérieur unique, ainsi que d’une politique commerciale commune. Douze domaines prioritaires de rationalisation ont également été identifiés, incluant la libre circulation des personnes, la santé, la sécurité ou encore les règles budgétaires et monétaires.
Réuni à Yaoundé le 7 juin 2024, le Comité de pilotage de la rationalisation des CER en Afrique centrale (Copil/CER-AC) estimait à 55,31 % le taux d’avancement du processus de fusion CEMAC–CEEAC.
Le sommet de juillet 2025 devrait donc marquer une étape décisive. Les chefs d’État sont attendus pour évaluer les progrès accomplis, relancer les dynamiques de coordination et, selon certaines sources, fixer une date pour la fusion officielle des deux organisations.
Au-delà de la seule fusion institutionnelle, cette rationalisation vise à accélérer l’intégration régionale de l’Afrique centrale et à rendre ses institutions plus performantes, dans un contexte de ressources financières limitées et de compétitivité économique accrue. Le Sommet de Yaoundé s’annonce ainsi comme une étape clé vers une Afrique centrale unie, plus intégrée et mieux positionnée au sein du continent africain.