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L’Institut Centrafricain des Statistiques et des Études Économiques et Sociales (ICASEES) a réuni la presse à Bangui pour préparer le quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH-4). Le directeur général, Bienvenu ALI, insiste : les médias sont la clé pour mobiliser la population.

À moins de quelques mois du lancement officiel du quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH-4), l’Institut Centrafricain des Statistiques et des Études Économiques et Sociales (ICASEES) a réuni, ce samedi 16 aout 2025 à Bangui, un large panel d’acteurs des médias et de la communication. L’objectif : les impliquer activement dans la préparation et la sensibilisation des populations à cette opération nationale d’une importance capitale pour l’avenir du pays.

La rencontre a mobilisé des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle, des responsables de radios communautaires, des blogueurs, ainsi que des communicateurs institutionnels et indépendants. Pendant plusieurs heures, les équipes de l’ICASEES ont présenté les enjeux, les objectifs et les différentes étapes du RGPH-4, tout en insistant sur le rôle stratégique que les médias devront jouer dans la mobilisation citoyenne.

Un recensement pour mieux connaître et mieux planifier

Le RGPH-4, qui couvrira l’ensemble du territoire centrafricain, vise à collecter des données fiables et actualisées sur la population, ses caractéristiques et ses conditions de vie. Il s’agira notamment d’obtenir des informations précises sur la structure démographique, la composition des ménages, les types d’habitation, la situation matrimoniale, la fécondité, la scolarisation, mais aussi les aspects économiques, sociaux et culturels.

Selon l’ICASEES, une attention particulière sera portée à la situation des groupes vulnérables : enfants, femmes, personnes vivant avec un handicap, personnes âgées et minorités telles que les communautés pygmées et peules. Ces données permettront non seulement de cartographier la pauvreté, mais aussi de mieux cibler les politiques publiques en matière de santé, d’éducation, d’emploi et d’aménagement du territoire

« Un pays qui ne connaît pas avec précision sa population et ses caractéristiques, c’est un pays qui planifie à l’aveugle », a rappelé le directeur général de l’ICASEES, Bienvenu ALI. « Le recensement est un outil de souveraineté. Il permettra au gouvernement et à ses partenaires de disposer de chiffres fiables pour orienter les investissements, concevoir des programmes adaptés et répondre efficacement aux besoins des citoyens. »

Les médias au cœur de la sensibilisation

Au cours de la séance d’orientation, les échanges ont surtout porté sur la nécessité d’associer étroitement les médias à chaque étape de l’opération. Pour l’ICASEES, il est impératif que les journalistes s’approprient le processus, en comprennent les enjeux et soient capables d’expliquer à la population, avec pédagogie et rigueur, l’importance de participer massivement au recensement.

« Les médias sont nos relais les plus puissants », a insisté Bienvenu ALI. C’est à travers vous que nous pouvons atteindre chaque citoyen, jusque dans les villages les plus reculés. Vous avez la responsabilité d’informer, de rassurer et de convaincre nos compatriotes de l’importance de se faire recenser. Votre contribution sera déterminante pour le succès du RGPH-4. »

Le directeur général a également rappelé que la participation de la population repose largement sur la confiance et la compréhension : « Certains citoyens peuvent craindre de donner des informations ou penser que cela n’aura aucun impact sur leur vie quotidienne. C’est là que votre rôle devient crucial : expliquer que le recensement n’est pas une démarche administrative, mais un acte citoyen qui conditionne le développement futur du pays », a-t-il déclaré devant un parterre attentif de journalistes.

Une mobilisation institutionnelle en cours

En parallèle de cette rencontre avec les médias, l’ICASEES poursuit les préparatifs techniques et logistiques du RGPH-4. Un communiqué officiel, largement diffusé ces derniers jours, instruit tous les directeurs régionaux du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération Internationale, ainsi que les responsables déconcentrés de l’ICASEES, de rejoindre Bangui au plus tard le 19 août 2025.

Ils participeront à une session de formation des formateurs, prévue pour durer au moins deux semaines. Cette étape de renforcement des capacités vise à doter les cadres régionaux des compétences nécessaires pour superviser la collecte des données sur le terrain.

« Nous voulons que chaque responsable, dans chaque préfecture, soit parfaitement outillé pour encadrer le travail des agents recenseurs. C’est une condition indispensable pour assurer la fiabilité et la qualité des informations collectées », a précisé Bienvenu ALI.

Une opération d’envergure nationale et un défi logistique

Le RGPH-4 représente un défi colossal pour la République centrafricaine, tant par l’ampleur de la logistique nécessaire que par les réalités sécuritaires et géographiques du pays. Des milliers d’agents recenseurs devront être recrutés et déployés sur tout le territoire, y compris dans les zones les plus enclavées.

L’ICASEES entend relever ce défi en collaborant avec l’ensemble des institutions nationales, mais aussi avec les partenaires techniques et financiers qui appuient l’opération. Toutefois, au-delà des moyens matériels et financiers, la réussite dépendra surtout de l’adhésion massive de la population.

« Le recensement n’est pas seulement une affaire d’État, c’est une affaire nationale. Chacun doit comprendre que se faire recenser, c’est contribuer à bâtir l’avenir du pays. Sans chiffres fiables, nous ne pouvons pas planifier efficacement. Avec votre appui, nous pouvons transformer cette opération en un véritable succès. » A-t-il souligné.

Considéré comme une opération de souveraineté, le RGPH-4 permettra à la République centrafricaine de disposer, pour la première fois depuis plus d’une décennie, d’une photographie actualisée et complète de sa population. Les résultats serviront de référence pour l’élaboration de politiques publiques dans des domaines aussi stratégiques que la santé, l’éducation, l’emploi, le logement ou encore la lutte contre la pauvreté.

Au terme de la rencontre, les participants ont salué l’initiative de l’ICASEES et exprimé leur disponibilité à jouer pleinement leur rôle de relais d’information et de sensibilisation. Plusieurs journalistes ont notamment suggéré l’organisation de campagnes de communication adaptées aux langues locales et aux réalités culturelles, afin de toucher efficacement toutes les communautés.

La mobilisation se poursuit donc, avec une conviction partagée : le succès du recensement dépendra de la capacité à impliquer chaque citoyen. Et pour cela, les médias apparaissent comme le maillon indispensable entre l’État et la population.

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