
Une crise sanitaire inquiète les autorités locales dans le sud-ouest de la République centrafricaine. Le village de Bomandjokou, situé à environ 42 kilomètres de Bayanga, fait face à une augmentation inquiétante de cas de diarrhée, avec plus de 80 personnes affectées ces derniers jours.
Une situation alarmante, avec une population estimée à plus de 2 000 habitants, Bomandjokou est une localité enclavée et difficile d’accès. Selon les autorités sanitaires, l’absence d’infrastructures de base, notamment en matière d’accès à l’eau potable, constitue la principale cause de cette épidémie : « Le village ne dispose d’aucun forage. Les habitants s’approvisionnent directement dans les rivières ou les sources non protégées. Cela favorise la contamination de l’eau et la propagation des maladies hydriques, notamment la diarrhée », explique M. DIKI Bérenger, chef de poste de Bomandjokou.
Face à l’ampleur des cas signalés, le médecin chef de l’hôpital secondaire de Bayanga, Dr Honorat Julien Semndouto, a organisé une mission d’urgence dans le village. Accompagné d’une petite équipe sanitaire et du correspondant Romaric Kouzoundji, il a procédé à une évaluation de la situation sur le terrain : « Nous avons trouvé de nombreuses personnes souffrant de diarrhée aiguë, dont des enfants et des personnes âgées. La situation pourrait devenir dramatique si aucune action n’est entreprise rapidement », a déclaré Dr Semndouto à notre équipe.
L’équipe a également distribué des solutions de réhydratation orale (SRO) et sensibilisé la population sur les pratiques d’hygiène de base.
Des causes structurelles profondes
Le cas de Bomandjokou met en lumière le problème chronique d’accès à l’eau potable dans plusieurs zones rurales de la Centrafrique. Le manque de forages, de latrines, de dispositifs de traitement de l’eau, combiné à une faible éducation sanitaire, constitue un terreau fertile pour les maladies hydriques : « Tant que nous n’avons pas d’accès sécurisé à l’eau propre, ces maladies reviendront chaque année », alerte un habitant rencontré sur place.
Les autorités locales lancent un appel pressant au gouvernement central, aux ONG et aux agences internationales pour intervenir rapidement. Les besoins immédiats incluent : la distribution de kits d’hygiène et de purification d’eau, l’installation urgente de forages, la formation communautaire à la prévention des maladies.
Selon le correspondant Romaric Kouzoundji, qui a participé à la mission d’investigation, les autorités médicales de Bayanga prévoient de renforcer le dispositif de surveillance épidémiologique dans la zone afin d’éviter une propagation vers les villages voisins.
La situation de Bomandjokou illustre les défis majeurs de santé publique en Centrafrique, où l’absence d’infrastructures de base continue d’exposer des milliers de personnes à des épidémies évitables. La réponse à cette crise sanitaire nécessitera une coordination rapide entre autorités locales, gouvernement, et partenaires humanitaires.