
Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) est monté au créneau ce Mardi 6 mai 2025 pour dénoncer avec fermeté la politique du gouvernement centrafricain en matière de gestion des hydrocarbures. Dans un point de presse animé par son porte-parole Martin Ziguélé, le regroupement de partis politiques d’opposition accuse l’exécutif de Faustin Archange TOUADERA d’avoir sciemment plongé le pays dans une crise énergétique aux conséquences économiques et sociales dramatiques.
Depuis janvier 2023, la République centrafricaine a connu une flambée sans précédent des prix des carburants.
Le litre d’essence super est passé de 865 FCFA à 1 300 FCFA, soit une hausse de 50,2 %.
Le gasoil a connu une augmentation encore plus marquée : de 855 FCFA à 1 350 FCFA, soit 57,9 % d’augmentation. Quant au pétrole lampant, utilisé massivement dans les foyers pour l’éclairage et la cuisine, il a atteint 1 000 FCFA le litre.
Pour le BRDC, ces augmentations ne reflètent aucune logique économique rationnelle, d’autant plus que les autres pays de la CEMAC maintiennent des prix largement inférieurs, malgré les mêmes défis internationaux.
Martin Ziguélé, ancien Premier ministre et figure de l’opposition, a mis en lumière les effets dévastateurs de cette politique sur le quotidien des Centrafricains : « Les prix élevés des hydrocarbures ont entraîné une inflation galopante sur les produits de première nécessité, paralysé les transports, réduit l’activité économique dans tous les secteurs, et aggravé la précarité de la population », a-t-il déclaré.
Le marché noir, alimenté par une rareté artificielle du carburant, prospère dans une impunité totale, sous les yeux des autorités.
Un monopole opaque dénoncé
Le BRDC révèle que cette crise n’est pas uniquement le fruit de la conjoncture mondiale, mais surtout d’une gestion opaque et illégale orchestrée par le gouvernement. En cause : un contrat d’importation exclusif des hydrocarbures signé avec la société camerounaise Neptune Oil SA.
Selon Martin Ziguélé, ce contrat n’a jamais été rendu public et viole frontalement la loi centrafricaine qui libéralise le secteur des hydrocarbures et interdit tout monopole : « Nous assistons à une privatisation de fait d’un secteur stratégique, au mépris de la loi, de la concurrence loyale et de l’intérêt national », a-t-il martelé.
Face à la pression populaire et aux exigences du Fonds Monétaire International, le gouvernement a annoncé une baisse de 100 FCFA sur les prix du gasoil et de l’essence super, effective à partir du 5 mai 2025.
Pour le BRDC, cette décision est purement cosmétique. « C’est une opération de communication destinée à berner le FMI et la population.
En réalité, le gouvernement refuse de s’attaquer aux véritables causes de la crise », estime Ziguélé.
Le BRDC exige des mesures urgentes
Dans son communiqué, le BRDC exige : Une baisse significative et immédiate des prix du gasoil, de l’essence et du pétrole lampant, la publication intégrale des termes du contrat avec Neptune Oil SA, l’annulation de tout monopole dans le secteur des hydrocarbures, conformément à la loi en vigueur, la communication publique du rapport d’audit commandité par le FMI sur le fonctionnement du secteur pétrolier.
Martin Ziguélé conclut en appelant la population à rester vigilante : « Il est temps de mettre fin à cette supercherie et de restaurer la transparence et la justice dans la gestion des ressources nationales. »