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Dans un élan de renforcement de la recherche scientifique et de la préservation de la biodiversité en République centrafricaine, une Convention de Collaboration Scientifique a été signée ce lundi entre l’Université de Bangui et l’Aire de Conservation de Chinko, gérée par l’organisation African Parks. Cette convention marque une étape importante dans l’intégration des institutions universitaires nationales dans les efforts de conservation de la biodiversité.

La cérémonie de signature, qui s’est tenue à Bangui, a réuni plusieurs responsables académiques, représentants de l’ONG African Parks et acteurs du secteur environnemental. Elle consacre un partenariat stratégique visant à promouvoir la recherche scientifique appliquée, la formation pratique des étudiants, et l’échange de données scientifiques sur la faune et la flore du territoire centrafricain.

Le partenariat prévoit une collaboration étroite autour de projets de recherche, d’inventaires biologiques et de stages sur le terrain. Les domaines concernés incluent principalement l’écologie animale, la biologie de la conservation, et l’étude des écosystèmes tropicaux.

Pour le Directeur Général de l’Aire de Conservation de Chinko, cette convention reflète l’engagement d’African Parks à œuvrer aux côtés du gouvernement centrafricain et des institutions locales dans la préservation du patrimoine naturel : « Cette signature témoigne de notre volonté d’intégrer les compétences locales dans les projets de recherche et de conservation. Les scientifiques et étudiants centrafricains doivent être les premiers acteurs de la protection de leur biodiversité », a-t-il déclaré.

Une collaboration déjà riche en résultats

Cette convention formalise une coopération entamée depuis plusieurs années entre l’Université de Bangui et African Parks. En 2021, des étudiants et chercheurs de l’Université ont participé à un inventaire ichtyologique dans les rivières Chinko, Vovodo et Mbari, à l’est du pays. Cette mission, réalisée en collaboration avec les communautés locales, a permis de capturer 2 555 poissons et d’identifier 95 espèces différentes.

En 2022, deux stagiaires de l’Université ont mené une étude sur le régime alimentaire des élands de Derby, une espèce rare et emblématique présente dans la station de recherche de Chinko.

Plus récemment, en 2024, une équipe conjointe de chercheurs centrafricains et de l’Institut de Biologie des Vertébrés de la République Tchèque a réalisé un inventaire de petits mammifères, capturant 315 rongeurs et 87 chauves-souris, dans un effort visant à documenter la faune méconnue de cette région encore peu explorée scientifiquement.

Le Professeur Gérard Ngezengue, Recteur de l’Université de Bangui, a salué cette avancée comme une reconnaissance du potentiel scientifique du pays : « Cette convention permettra à nos chercheurs et étudiants d’accéder à des terrains de recherche exceptionnels, et de contribuer activement à la valorisation de notre biodiversité. Elle renforce notre rôle dans le développement durable de la RCA », a-t-il souligné.

De nouvelles ambitions pour la conservation

Dans le cadre de ses projets à venir, African Parks envisage de créer un Parc National à Chinko, avec un statut légal renforcé. Par ailleurs, des projets de restauration écologique sont prévus dans deux autres zones protégées du nord-est du pays : la Réserve de Faune de Zemongo et la Réserve de Faune de Yata Ngaya.

Ces efforts visent à reconstituer les populations animales, à restaurer les corridors écologiques, et à lutter contre les pressions humaines croissantes telles que le braconnage, l’exploitation minière illégale ou encore la déforestation.

Ce partenariat exemplaire illustre non seulement la montée en puissance des coopérations Sud-Sud, entre institutions africaines, mais également l’importance d’un dialogue scientifique global, incluant des chercheurs internationaux. Il offre un modèle de gouvernance intégrée entre ONG de conservation, universités nationales et acteurs locaux.       

En misant sur la science, la jeunesse et les savoirs locaux, cette convention entre Chinko et l’Université de Bangui jette les bases d’une conservation durable et inclusive en République centrafricaine, dans l’intérêt des générations présentes et futures.

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