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Jeudi 28 Novembre, c’est face à la presse française que le dirigeant Sénégalais, Bassirou Diomaye Faye,
a déclaré solennellement que le Président Macron a reconnu officiellement les massacres de Thiaroye
survenu en 1944. Alors que la République Centrafricaine est en pleine phase d’harmonisation de ses rela
tions avec Paris, « Afrique en plus » estime que le pas de plus franchi par Dakar pourrait inspirer d’une
certaine façon Bangui d’avancer sur les questions mémorielles, et pour causes… .

La commémoration du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye restera à jamais dans la mémoire collective au Sénégal. Après plusieurs années de dénégation, la France, sous le régime du duo Sonko Diomaye, a enfin décidé de reconnaître que les tirailleurs sénégalais avaient bel et bien étaient massacrés par les colons en 1944.
La nouvelle n’a pas manqué de susciter de vives émotions en Afrique, plus précisément au Sénégal, où les familles des victimes n’ont pas manqué de « saluer les mots » du dirigeant français même si elles continuent de réclamer de l’Etat français un accès complet aux archives pour permettre de faire la lumière sur ces archives. Vu de Bangui, cet épisode ne saurait manquer de susciter de vraies préoccupations pou vant appeler à un certain nombre d’actions de la part du gouvernement centrafricain, qui, après des périodes de tumultes diplomatiques, est bien en train de définir un nouveau cadre de coopération bilatérale avec l’ancienne puissance colonisatrice. De l’avis du quotidien « Afrique en plus », soutenu dans ce sens par l’ancien éditorialiste centrafricain, Marcel Mokwapi, la République Centrafricaine peut bien
s’inspirer du modèle sénégalais afin d’avancer sur les questions mémorielles.
À titre d’exemple, réclamer de la France la déclassification du « dossier Boganda » dont le délai de mise sous scellés de secret d’Etat est largement dépassé. Ceci pourrait permettre aux Centrafricains d’avoir à jamais toute la clarté sur la date exacte de la disparition du père fondateur. En effet, malgré la « vérité officielle » qui laisse croire que Boganda est mort dans un crash d’avion un 29 mars 1959, de nombreuses thèses ne cessent de renforcer l’opinion la plus rendue de son prétendu enlèvement. L’autre question mémorielle qui mérite de guider la démarche historique de la République Centrafricaine concerne la restitution des archives d’Etat emportées par l’ancien colon aussi bien pendant la colonisation qu’à la chute de l’empire centrafricain par l’opération Barracuda en 1979. Sur cette dernière question, certains Etats africains, à l’instar de l’Algérie, du Burkina Faso ou encore du Bénin, ont, obtenu, en toute responsabilité de la part de la France, la restitution d’un nombre important d’objets d’art « volés » par la France pendant la période coloniale ou bien après. Et, avec la volonté qui est celle de l’actuel Président français, de vider la « françafrique » de toute sa substance, l’on est loin de penser que si de tels plaidoyers sont engagés par l’Etat centrafricain, avec à la clé, la mise en place d’une commission mixte (composée
d’historiens, de politologues, de sociologues, d’anthropologues…), la France pourrait se fermer à cette exigence de faire la lumière sur son passé et son présent avec la RCA.
Dès lors, il appartient au gouvernement en place de comprendre l’urgence de tout mettre en œuvre afin de faire avancer les questions mémorielles alors que la France est plus que jamais disposée à tenir un dialogue franc avec l’Afrique. Le Sénégal a tracé la voie, quitte à nous de la prendre…

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