Mercredi 4 Décembre dernier, la Banque Mondiale a présenté deux nouveaux documents sur l’économie et le climat en République centrafricaine. Il s’agit du « rapport sur le climat et le développement du pays » (CCDR), et aussi la diffusion de la septième édition des Cahiers Economiques de la République centrafricaine. La cérémonie de lancement de ces deux rapports, a eu lieu en présence notamment du ministre de l’économie du plan et de la coopération, du ministre de la santé ainsi que du ministre de l’environnement.
A travers un bref résumé des deux rapports remis à la presse en forme de communiqué, la Banque Mondiale indique que « l’économie centrafricaine continue de stagner, avec une croissance du PIB estimée à 0.7% en 2024 ». A en croire les experts de la BM, « cette stagnation est principalement due aux pénuries d’approvisionnement en carburant répétées depuis 2022 et aux pannes de courant sévères à Bangui, constatées au moins durant la première moitié de l’année 2024 ».
Dans leurs argumentaires, les auteurs de ces deux nouveaux rapports de la Banque Mondiale ont fait savoir à la presse que malgré les 25 Mégawatts d’électricité fournis par la centrale solaire de Danzi, l’Energie Centrafricaine (ENERCA) n’assure que jusque-là 80 mégawatts d’électricité, alors que les besoins en termes de fourniture d’électricité dans la capitale, sont d’au moins 120 mégawatts. Comme solutions, les experts évoquent la possibilité de mettre un terme au monopole assurée par l’ENERCA dans le domaine de la fourniture de l’électricité dans le pays.
S’agissant des pénuries d’approvisionnement en carburant, les auteurs des derniers rapports de la Banque Mondiale s’alignent avec le Fonds Monétaire International (FMI) sur le fait que le phénomène est dû à une certaine surévaluation des couts d’importation des produits pétroliers. Comme propositions, tout comme le FMI, la Banque Mondiale demande au gouvernement de revoir en baisse le prix des produits pétroliers afin de permettre d’alléger les souffrances des populations.
La 7e édition des Cahiers économiques de la République centrafricaine relève également que l’inflation devrait être ramenée à 1.5% en 2024 avant de converger vers le seuil de 3% entre 2025 et 2026. Le même rapport indique que la RCA demeure l’un des pays avec les plus faibles indices de capital humain et de développement. La pauvreté reste élevée, à en croire le rapport, avec environ 65.7% de la population estimée vivant dans la pauvreté extrême depuis 2023, c’est-à-dire en dessous du seuil international de pauvreté de 2.5 dollars par personne et par jour (selon des données de 2017).
Les auteurs des derniers rapports publiés par la Banque Mondiale ont aussi pointé du doigt les défis environnementaux auxquels fait face le pays. Pour eux, « les forêts centrafricaines jouent un rôle vital pour l’économie », en ce sens qu’elles « offrent des moyens de subsistance aux populations autochtones et fournissent des services environnementaux à l’échelle mondiale ». Malgré tout, précisent les experts de la BM, « au sein du Bassin du Congo, les forêts centrafricaines restent néanmoins fortement menacées par diverses activités humaines ».
Mais, sur un ton d’espérance, Guido Rurangwa, responsable des opérations de la Banque Mondiale en République centrafricaine a déclaré que « la RCA a l’opportunité d’améliorer sa gouvernance forestière et de développer une industrie de transformation du bois solide afin de concilier les objectifs de préservation des forêts avec une meilleure contribution du secteur forestier à l’économie ».