La République Centrafricaine, comme les autres pays des régions subsahariennes, subit de plein fouet les effets néfastes du changement climatique qui est un phénomène naturel. Ce bouleversement du climat a eu des impacts très significatifs sur les activités aussi bien en milieu rural qu’urbain. Comment le gouvernement centrafricain fait il face à ce phénomène ?
S’agit-il d’un changement ou d’une perturbation du climat ? Il est très difficile d’affirmer avec exactitude car ces derniers temps l’on note de nombreux bouleversements sur le climat. Changement de la pluviométrie, rareté de la pluie pendant les saisons pluvieuses, abondance de la pluie durant les saisons sèches etc… sont là les effets auxquels l’on assiste.
Cela peut se traduire littéralement par l’augmentation de la température moyenne à la surface de la terre due à une modification de la quantité de certains gaz dans l’atmosphère. La RCA, avec 623 000 km2 est presque totalement recouverte de végétal ce qui constitue un réservoir d’absorption de dioxyde de carbone, mais ce potentiel n’est pas exploité par manque d’un projet conséquent.
Etat des lieux et les conséquences du changement climatique en RCA
D’une manière générale, avec les nombreuses crises militaro-politiques qui ont secoué le pays, la population est assujettie par une pauvreté accrue. Dans les zones rurales, l’exploitation anarchique des forets est devenue la principale source de revenus des autochtones ; coupe de bois de chauffe, cultures sur brulis, feux de brousse pour pratiquer la chasse, mais aussi la transhumance.
Plus spécifiquement, l’écosystème de l’extrême Nord de la RCA est de plus en plus fragilisé par les sécheresses, alors que le reste du territoire national est soumis à des phénomènes météorologiques et climatiques plus violents, orages destructeurs, inondations, feux de brousses, débordements de fleuves et rivières ce qui provoque le déplacement de la population riveraine et qui ne vit que de la pèche et d’autres activités liées à l’eau.
Une situation qui risque de s’aggraver si des actions concrètes ne sont pas menées, prévient Joseph Lolis MBOLIDI, expert en météorologie : «Le bouleversement du rythme des saisons, avec des conséquences imprévisibles sur l’agriculture et l’élevage, est l’effet palpable du changement climatique. Il y’a des fonds qui sont disponibles et qui permettraient de délocaliser les populations riveraines qui sont inondées chaque années. Aussi le pays aurait beaucoup à gagner s’il avait des projets liés au changement climatique ».
Pour répondre à ces préoccupations, la RCA, à travers le Ministère en charge de l’Environnement, a initié plusieurs projets parmi lesquels, la Coordination Nationale Climat, chargé de piloter des initiatives locales dans le cadre de la sensibilisation, de la documentation et d’information sur le climat. Mais, cette coordination fait face à des défis notamment de financement, ce qui ralentit son élan.