En marge de la célébration des dix ans d’existence de son parti Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), Anicet Georges Dologuele s’est largement livré à la presse. Pour celui qui se vante de l’ancrage de sa formation politique dans le paysage national, en huit ans de gouvernance, l’actuel Chef d’Etat n’a rien changé.
« Si la gouvernance actuelle avait changé quelque chose, j’aurais pu me retrouver à faire quelque chose d’autre que la politique. Dommage qu’en huit ans de gouvernance, Touadéra n’a rien changé ». C’est la substance du discours que le chef de l’opposition a délivré à la presse en marge de la célébration en différé des dix ans d’existence de son parti. Pour Anicet Georges Dologuele, l’actuel chef d’Etat n’a rien fait pour changer le visage du pays. Commentaire sévère et sceptique en même temps ! Mais comment cela pouvait-il en être autrement pour celui qui dénie toute légitimité à Faustin Archange Touadéra qu’il croit avoir battu lors des élections de 2026 !?
« Vous avez assisté à cette scène où les résultats ont été triturés lors des élections de 2020 afin de faire de Touadéra vainqueur dès le premier tour, malgré que mon parti n’eût pas battu campagne du fait des conditions qui n’étaient pas réunies aux fins d’organisation des élections crédibles, libres et transparentes » a encore martelé le Chef de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA).
Interrogé par « Afrique en + » suite à la sortie médiatique de Dologuele, Steve Tangoa, un des conseillers de l’actuel président centrafricain, pense, lui, que l’opposition est dans son « éternelle posture de négation de l’évidence ». Mr Tangoa vante, lui, par exemple « l’amélioration des conditions sécuritaires après la grave crise de 2013 », « la construction ou la réhabilitation de plusieurs infrastructures publiques », la « reconquête de la souveraineté du pays » ou encore « la bonne santé de l’économie centrafricaine sous la mandature du Professeur Touadéra ».
Plus que dubitatif, Karl Blagué, un des acteurs de la société civile centrafricaine pense pour sa part que les « réalisations tant vantées par les partisans du pouvoir » sont loin d’être « quantifiables » ou « d’avoir un impact quelconque sur le quotidien de la population ». Il abonde en outre dans le même sens que le chef de l’opposition que la gouvernance de ces huit dernières années n’a véritablement pas contribué à améliorer le quotidien des centrafricains. Il en profite pour appeler les « âmes fortes » de la République à se mobiliser afin de « restaurer la démocratie » et « sauver la République centrafricaine encore au bout du précipice ».
Critiqué par certaines voix pour ses séjours prolongés hors du pays, Dologuele profitera-t-il des festivités des dix ans de son parti pour pouvoir renouer les contacts avec sa base ? En tout cas, selon certains observateurs indépendants, c’est bien ce qui manque au chef de l’URCA afin d’incarner au mieux son statut de chef de l’opposition.