
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 18 août 2025, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), coordonné par Maître Crépin Mboli-Goumba, a vigoureusement dénoncé le chronogramme électoral publié par l’Autorité Nationale des Élections (ANE), qu’il juge « illégal et anticonstitutionnel ».
Selon le BRDC, le processus électoral doit se conformer strictement aux délais fixés par la Constitution et le code électoral. Les délais constitutionnels, rappellent-ils, « ne peuvent être modifiés qu’à travers une révision constitutionnelle », ce qui rend tout aménagement contraire nul et non avenu.
La déclaration cite plusieurs articles de la Constitution du 30 août 2023 : L’article 67 qui définit le mode d’élection du Président de la République au suffrage universel direct, à deux tours, pour un mandat de sept ans renouvelable. L’article 68 qui impose que l’élection présidentielle se tienne entre 45 et 90 jours avant la fin du mandat présidentiel. L’article 71 qui exige la proclamation des résultats dans un délai maximum de quinze jours après le scrutin. L’article 185 qui précise que le Président en exercice demeure en fonction jusqu’au terme de son mandat.
Or, le chronogramme publié par l’ANE prévoit un premier tour en janvier 2026 et un second tour dont les résultats définitifs seraient proclamés le 10 mars 2026, avec une investiture du nouveau Président fixée au 30 mars 2026. Selon le BRDC, ce calendrier ne respecte ni le délai constitutionnel pour la proclamation des résultats ni le terme du mandat présidentiel, qui se trouverait « largement dépassé » avant l’investiture du nouvel élu.
« Ce chronogramme ne permet pas l’organisation d’un second tour dans les délais, viole la durée du mandat présidentiel et bafoue les délais constitutionnels de proclamation des résultats », dénonce le texte.
« Des élections sans base constitutionnelle »
Le BRDC estime que les retards accumulés par l’ANE rendent impossible le respect des dispositions constitutionnelles : « En d’autres termes, les élections prévues par l’ANE ne reposeront sur aucune Constitution », souligne la déclaration. Le mouvement rappelle par ailleurs que le respect du terme du mandat présidentiel est également garanti par l’article 36 de la Constitution du 30 mars 2016, renforçant ainsi son argumentaire.
Deux axes d’action annoncés. Face à ce qu’il qualifie de « coup de force institutionnel », le BRDC annonce un double plan d’action : Sur le plan international, le mouvement entend saisir la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, ainsi que l’Union Européenne et les États-Unis d’Amérique.
Sur le plan national, à partir d’octobre 2025, le BRDC prévoit d’organiser « une série de marches et de meetings » jusqu’à la date des élections contestées.
Cette prise de position du BRDC s’inscrit dans un climat politique marqué par de vives tensions autour de l’organisation des prochaines élections. Pour le mouvement, le respect des délais constitutionnels ne constitue pas seulement une exigence technique mais bien « la garantie de la légitimité des institutions républicaines ».
Le BRDC appelle les institutions nationales et internationales à prendre la pleine mesure de la situation, tout en annonçant sa détermination à s’opposer par tous les moyens pacifiques aux élections qu’il considère comme « illégales et anticonstitutionnelles ».