
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a organisé le jeudi 12 juin 2025, une cérémonie visant à rendre hommage aux fonctionnaires des Nations Unies ayant servi au sein de la mission pendant une période de 15 à 20 ans.
À cette occasion, plus d’une centaine d’agents, de diverses nationalités, qu’ils soient nationaux ou internationaux, ont été honorés et ovationnés à la base de l’UCATEX à Bangui. C’était effectivement une reconnaissance de mérite de l’Organisation des Nations Unies à l’endroit de ces fonctionnaires qui ont fait preuve d’un engagement exemplaire et pris des risques au sein de diverses missions à travers le monde pendant plus de 15 ans. Ces récipiendaires ont incarné les valeurs fondamentales de l’ONU à travers leur travail acharné, leur loyauté et leur professionnalisme. Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, a, une nouvelle fois, exprimé sa gratitude envers son personnel en Centrafrique. Les certificats de reconnaissance remis aux récipiendaires portent bel et bien sa signature. Dr Guy Karema, chef des relations avec les médias à la MINUS CA, en traçant son brillant parcours au service des Nations Unies, a dévoilé ses vives satisfactions aux journalistes, et se dit engagé encore davantage à servir l’humanité sous la bannière de l’ONU. « Aujourd’hui la MINUSCA a organisé une cérémonie pour remettre des certificats de long service pour les Nations Unies, tant au personnel national qu’international. En fait, c’est une cérémonie qui est régulièrement faite au niveau des Nations Unies pour reconnaitre le travail et encourager le personnel.
Travailler pour les Nations Unies est une opportunité précieuse, bien que parfois difficile. Nous nous retrouvons souvent dans des zones de conflit, loin de nos familles, afin de rétablir la paix et la sécurité. Servir l’humanité est une mission essentielle, et je suis fier d’avoir contribué, aux côtés de mes collègues, à cet engagement mondial. Voir aujourd’hui notre travail reconnu, notamment par la signature du Secrétaire Général António Guterres sur ces certificats, est une grande source de motivation. Moi j’ai obtenu un certificat sur lequel il est marqué 15 ans et plus. En réalité, j’ai commencé avec les Nations Unies au Burundi, et c’était en avril 2004. J’ai fait 10 ans là-bas, avant de me retrouver en République démocratique du Congo (RDC), à la MONUSCO, en 2015, où j’ai eu l’occasion de sillonner presque toutes les provinces. Vous savez, la RDC est un pays continent, comme on le dit, avec ses 2.345.000 km². J’ai été à Kinshasa, j’ai travaillé à Kisangani (province de la Tshopo), à Bunia, dans l’Ituri, à Beni et Goma (Nord-Kivu), et même à Kananga, dans la province du Kasaï-central. Quand j’ai rejoint la MINUSCA en Ré publique centrafricaine, je venais de Butembo, au nord Kivu, où je travaillais au Bureau du Coordinateur des Nations unies pour la réponse d’urgence à l’épidémie d’Ébola en RDC. Et mon travail, c’était d’apporter une réponse communicationnelle dans la lutte contre cette épidémie. Vous savez, je pense que c’est une chance de travailler pour les Nations Unies. Il est vrai qu’on se retrouve quelquefois dans des contextes difficiles, mais il y a aussi des conditions de travail qui sont favorables permettant de bien effectuer le travail. Des moments difficiles, j’en ai connu beaucoup. Il y a des endroits où je me suis retrouvé et je me suis demandé si j’allais retourner sain et sauf à la maison. Par exemple, quand j’étais au Ka saï-central, plus précisément dans une localité qui s’appelle « Tshimbulu », au moment où le conflit des « Kamwina Nsapu » venait d’éclater, cela n’a pas été facile, l’odeur de la mort sentait partout. « Kamwina Nsapu » était en fait le titre honorifique du chef des « Bajila Kasanga », un clan de la tribu « Lulua » dont le berceau se trouve dans le secteur de Dibataie, à 75 km au sud-est de Kananga, capitale de la province du Kasaï-central. La rébellion est née du refus du gouverneur de la province de reconnaître officiellement ce titre à un certain Jean Pierre Mpandi, choisi en novembre 2011 par la famille régnante pour succéder à son oncle à la tête du clan. Quand j’étais là-bas, en mars 2017, c’est le moment où on avait tué nos deux collègues, la Suédo-Chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp. Les insurgés avaient tranché la tête à l’un d’eux qu’ils brandissaient comme un trophée. C’était un moment très difficile. J’étais aussi en Ituri en 2018, et je suis allé sur le terrain à Djugu où les miliciens de la CODECO massacraient les Hema. C’étaient aussi des moments très difficiles. Cependant, pour répondre à votre question, j’encourage les gens à postuler pour travailler pour les Nations Unies. Il est important de servir l’humanité dans la recherche de la paix et la sécurité à travers le monde. Vous voyez, aujourd’hui, il y a des guerres un peu partout, que ce soit au Moyen Orient, en Afrique et même en Europe. Il faut qu’il y ait des gens qui travaillent dans le sens de la paix pour bâtir un monde meilleur. Je suis content aujourd’hui parce que quand j’étais dans ces lieux que je viens de vous décrire, je ne savais pas qu’un jour ça allait être reconnu. Rien qu’en voyant la signature du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur ce certificat qui vient de m’être remis je me sens un peu revalorisé.
MINUSCA