
Le 30 Mars 2025, le Président Touadéra a prononcé un discours devant le Peuple Centrafricain, pour retracer les grandes lignes de ses réalisations durant les 9 années de règne que lui ont conféré les Centrafricains. L’occasion a permis au chef de l’Etat de dresser un bilan satisfaisant pendant son pouvoir. Voici en exclusivité le discours du Président Touadéra lors de la commémoration de ses 9 ans à la tête de la RCA.
– Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
– Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
– Madame et Monsieur les anciens Chefs de l’Etat de Transition ;
– Messieurs les anciens Premiers Ministres ;
– Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques et Représentants des Organisations internationales ;
– Messieurs les Chefs de Cours et de Tribunaux ;
– Mesdames et Messieurs les Gouverneurs ;
– Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants des Partis, des Plateformes, des mouvements et associations politiques ;
– Messieurs les Leaders de la Plateforme des Confessions religieuses ;
– Distingués invités ;
– Mesdames et Messieurs ;
– Mes très Chers Compatriotes ;
Quatre (4) ans se sont déjà écoulés depuis que j’ai été investi à la Magistrature suprême de notre beau pays, la République Centrafricaine, pour un nouveau mandat de cinq (5) ans.
Aujourd’hui, je me fais le plus grand plaisir de vous retrouver à nouveau, en ce haut lieu de la démocratie, à l’occasion de la célébration du 4ème anniversaire de ma prise de fonction.
La célébration de cet anniversaire est tout à l’honneur du peuple centrafricain qui a su relever les défis pendant les moments difficiles, ce peuple attaché à la démocratie, à l’unité, à la paix et à la stabilité, ce peuple résilient qui ne cède pas aux tendances négatives.
Oui, le 30 mars 2021, en ce même lieu, je prêtais le serment prescrit par la Constitution, pour un nouveau mandat de cinq (5) ans.
J’ose croire que pendant ce mandat, je me suis montré digne de la confiance que vous m’avez témoignée et pour laquelle je vous demande de bien vouloir agréer l’expression de toute ma gratitude.
En effet, pendant ce mandat, j’ai pu, et avec vous, mettre en place les projets de développement de notre pays, les réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la souveraineté nationale, de la démocratie et à la satisfaction des attentes pressantes et légitimes du peuple, au nombre desquelles la Constitution du 30 août 2023.
Aujourd’hui, comme depuis trois (3) ans, sur toute l’étendue du territoire et dans nos représentations diplomatiques à l’étranger, le peuple centrafricain célèbre à l’unisson, dans l’allégresse, la dignité et la paix retrouvées, le 4ème anniversaire de ma prise de fonction, symbolique de la restauration des valeurs républicaines, de la paix, de la sécurité, de l’unité et de la réconciliation nationale.
En ce jour d’anniversaire, je félicite tous mes Compatriotes, de l’intérieur comme de la diaspora, et leur renouvelle mes sincères remerciements.
Permettez-moi de renouveler ma plus profonde gratitude aux Frères et Sœurs Unis qui ont consacré leur énergie, leur intelligence, leur savoir-faire et leur patriotisme pour la victoire du Mouvement Cœurs Unis (MCU) et de ses alliés, dès le premier tour du scrutin présidentiel du 27 décembre 2020, scrutin jugé libre, transparent et équitable par les observateurs nationaux et internationaux.
Je ne saurais nullement oublier les partis politiques et les personnalités politiques indépendantes réunis au sein des Plateformes BE OKO, E LE SONGO, E BOUNGBI, les mouvements et associations de soutien à ma candidature, les femmes et les jeunes, les concitoyens de la diaspora et les hommes et femmes de bonne volonté qui, depuis 2016, soutiennent par leurs efforts incessants, mon action à la tête de notre pays.
Je voudrais également remercier l’opposition démocratique qui concourt à l’expression du pluralisme politique, du suffrage, au renforcement de la conscience nationale et à l’éducation civique.
Je tiens enfin à saluer les contributions inestimables de la société civile, des centrales syndicales, des confessions religieuses, des chefs traditionnels, des personnes de troisième âge, à la moralisation de la vie publique et à l’harmonie dans nos communautés.
A tous les pays frères et amis ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers qui ont contribué à la consolidation de notre démocratie, de la paix, de la stabilité et à la reconstruction de notre pays, je voudrais renouveler la gratitude de notre Nation.
Il me plaît de citer, sans être exhaustif, l’ONU, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEEAC, la CIRGL, la CEMAC ainsi que les partenaires au développement dont la Banque Mondiale, le FMI, la BAD, la BDEAC, la BEAC, pour leur amitié, pour la culture de l’excellence de la coopération et du modèle de partenariat qui ont contribué de manière remarquable à la mise en œuvre des réformes et des actions engagées par le Gouvernement, en faveur de nos populations.
Oui, l’excellente qualité du partenariat que nous avons noué avec vos pays et organisations respectifs a contribué de manière significative au progrès de notre pays.
Je ne doute point que nous pouvons compter sur votre partenariat que je souhaite plus danse et plus diversifié pour consolider les acquis et les rendre encore plus visibles et plus pérennes.
Grâce aux efforts de chacune et de chacun, nous célébrons ce quatrième anniversaire avec de réels motifs de satisfaction.
– Mes très Chers Compatriotes ;
Aujourd’hui, au moment où nous sommes réunis en ce haut lieu de la démocratie, nombre de nos concitoyens qui ont certainement contribué à l’accomplissement de cet événement marquant de l’histoire de notre pays, ont été rappelés à Dieu, dans diverses circonstances.
Je renouvelle mes condoléances émues aux familles éplorées et à celles des victimes des crimes crapuleux commis par les groupes armés dans diverses régions de notre pays.
Je m’incline devant la mémoire de nos valeureux soldats et leurs compagnons d’armes qui sont malheureusement tombés au champ d’honneur, tout en réitérant ma compassion et mes vœux de prompt rétablissement aux blessés.
– Distingués invités ;
– Mes très Chers Compatriotes ;
La plupart d’entre vous se souviennent du contexte sécuritaire dans lequel les élections présidentielles et législatives ont été organisées en 2020 et 2021.
La date du 30 mars 2021 s’est inscrite dans l’histoire grâce à la résilience et la détermination de notre peuple à braver les obstacles érigés sur le chemin de la démocratie.
En dépit de nombreux défis, nous avons pu transformer profondément notre pays pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : une nation moderne, démocratique, unie, réconciliée avec elle-même, ouverte au monde, fière de ses réalisations et prête à faire face aux nouveaux défis qui l’attendent.
Je mesure le degré de ce grand évènement de la vie nationale qui, par sa prestance, contraste avec les tragédies desquelles nos populations ont décidé de s’affranchir et de se relever par la grâce de Dieu ; notre Dieu qui marche sans cesse devant nous, le jour, telle une colonne de nuée pour guider nos pas et, la nuit, telle une colonne de feu pour éclairer nos chemins.
De l’occupation par des bandes armées à la reconquête du territoire national et la restauration de l’autorité de l’Etat et l’Etat de droit ; des déplacements massifs des populations au retour des réfugiés sur notre sol, appuyé par le relèvement des services sociaux ; des menaces contre la paix, la concorde nationale, les droits et libertés fondamentales aux manifestations irrésistibles de la démocratie, l’histoire retiendra que le peuple centrafricain n’est pas un peuple résigné mais un peuple résilient devant les chocs existentiels.
Parce que nous avons opposé aux discours des prophètes du malheur, le triomphe de l’espérance ; aux appels à la division et à la haine, l’unité chère à notre devise et la concorde nationale ; aux intimidations, les postulats de la souveraineté nationale.
C’est pourquoi, je tiens du haut de cette tribune de la Représentation nationale, à saluer l’épopée de notre peuple, dépositaire de la souveraineté nationale, sa voix sacrée et ses choix éclairés, notamment dans les épisodes empreints de doute, et l’expression de sa bravoure, portées par des jeunes et des femmes rompus aux épreuves, des populations et des forces vives inébranlables, debout sur les rives du bassin de l’Oubangui et celles du bassin du Chari.
Je tiens encore à saluer le dialogue constructif qui prévaut entre l’Exécutif et le Législatif ainsi que le fonctionnement régulier des Institutions de la République.
Mes très Chers Compatriotes ;
Le 30 mars 2024, j’avais, dans la perspective de reddition de comptes et de bonne gouvernance, décidé de présenter ce qui a pu marquer la vie de notre Nation, depuis la dernière célébration du 30 mars 2023.
Le 28 décembre 2024, conformément à la Constitution du 30 août 2023, j’avais prononcé ici, devant l’Assemblée Nationale, un Discours sur l’état de la Nation.
De plus, suivant mes orientations au Conseil des Ministres, le Premier Ministre a engagé les Membres du Gouvernement, chacun en ce qui le concerne, d’approfondir cet exercice de communication publique et de redevabilité, à travers les ondes nationales.
Cela avait pour effet d’édifier davantage l’opinion sur les réalisations opérées au titre de la mise en œuvre de la Politique Générale du Gouvernement, qui procède des grandes orientations de la Politique de la Nation que j’ai fixée autour de trois axes stratégiques, à savoir : une société inclusive ; une économie ouverte à la concurrence et le développement des capacités de nos populations.
Cela avait également eu comme effet d’imposer aux rapporteurs les plus fallacieux une trêve de désinformation et une révision des narratifs les plus aléatoires sur la République Centrafricaine.
Cet anniversaire nous offre l’occasion de tracer de nouvelles pistes pour que les acquis de ce mandat soient consolidés, enrichis et largement amplifiés, sur l’ensemble du territoire national.
C’est aussi pour moi l’occasion de réaffirmer mon engagement à construire avec vous l’unité de notre Nation et la paix dans notre pays.
– Mes très Chers Compatriotes ;
La fin de mon mandat approche.
Dans neuf (9) mois, le peuple centrafricain sera appelé, à nouveau, à exercer la souveraineté nationale, notamment pour choisir ses dirigeants, conformément à la Constitution du 30 août 2023.
Je voudrais évoquer avec vous les quelques défis dont le relèvement permettra non seulement de renforcer les acquis, mais aussi de permettre à notre pays de faire face aux perpétuelles mutations que connaît notre monde aujourd’hui.
En premier lieu, j’évoquerai le défi de la stabilité, de la paix et de la sécurité.
Comme vous le savez, de « l’Etat néant » ou « l’Etat failli » pour certains et « l’Etat pré-génocidaire » pour d’autres, nous sommes parvenus, non sans difficultés, et avec l’aide de Dieu, à construire un Etat moderne, souverain qui a repris sa place dans le concert des Nations.
En dépit des moyens limités de l’Etat, nous avons obtenu des résultats encourageants, dans des domaines aussi variés que la santé, l’éducation, l’énergie, l’eau, les mines, les finances, la justice, la bonne gouvernance, les infrastructures, le numérique, le social pour ce citer que ceux-là.
A tous ceux qui, de mauvaise foi ou par pure démagogie, prétendent que nous n’avons rien fait pour développer le pays, je voudrais rappeler que Warren Buffet, célèbre investisseur et philanthrope américain a indiqué « qu’il faut 20 ans pour construire une république et cinq minutes pour la détruire. Si vous gardez ça à l’esprit, vous vous comportez différemment ».
En neuf (9) années et en dépit de la dégradation de la situation sécuritaire et économique consécutive à la tentative de coup d’Etat perpétrée par la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), de l’impact négatif de la pandémie du COVID 19 et les bouleversements géopolitiques marqués par les guerres en Ukraine, au Soudan, en Israël, à l’Est de la République Démocratique du Congo, les effets néfastes du changement climatique, nous avons, grâce à l’effort de chacun de nous et à l’appui de la communauté internationale, réussi à relever notre pays.
Dans ce contexte national et international particulièrement difficile, nous avons reconstruit nos forces de défense et de sécurité par le recrutement des dizaines de milliers de jeunes ; restauré l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire ; rétabli le pouvoir judiciaire ; remis l’administration au travail, notamment en augmentant sa capacité de production par l’intégration dans la fonction publique de plus de 14.000 fonctionnaires et agents de l’Etat, sans compter les dizaines de milliers d’emplois créés dans le secteur privé, et redynamiser les secteurs sociaux et productifs.
Pour avancer sur le chemin du développement, la défense de la sécurité nationale, demeure un impératif catégorique et doit être renforcée.
J’ai le devoir de vous rappeler que dans un contexte international et sous-régional aussi grave, où seuls les intérêts géopolitiques et géostratégiques commandent les relations internationales ; dans une ère où les ambitions, les convoitises et les conflits perturbent l’ordre mondial, il est temps que nous mettions définitivement fin à nos querelles stériles.
L’un des défis de l’heure est celui de l’énergie.
L’énergie, vous le savez, est devenue l’un des plus grands défis auxquels le monde est confronté.
Elle est reconnue comme l’un des éléments essentiels au développement de l’activité économique des entreprises autant que la vie quotidienne des ménages.
Avec la digitalisation de l’administration, ce besoin devient crucial.
C’est un défi colossal qui peut radicaliser les tensions très fortes au sein de la société, surtout lorsqu’elles sont alimentées par des désinformations et des déclarations irresponsables.
Nous devons redoubler d’efforts pour rendre l’énergie disponible et accessible pour nos populations et pour le secteur productif.
A ceux qui, par démagogie, tentent de trouver des responsables à la situation actuelle de l’énergie, je tiens à rappeler que l’énergie n’a pas été au cœur des politiques de développement, depuis au moins quarante (40) ans.
La conséquence, dont nous sommes tous responsables, est la faible production et distribution de l’énergie qui impacte négativement sur la relance de l’économie nationale.
Depuis le 30 mars 2016, nous avons fait de l’énergie une priorité nationale absolue.
Les efforts déployés par le Gouvernement, avec l’appui des partenaires, nous ont permis de passer de 37 mégawatts en 2016 à 100 mégawatts en 2024, nous approchant ainsi de la satisfaction du besoin en énergie qui est de 150 mégawatts pour la Ville de Bangui.
Bien sûr, des efforts se poursuivent pour la production et la fourniture d’électricité à nos villes de province en vue de relancer l’économie à la base.
En dépit des progrès importants réalisés dans la fourniture de l’eau potable, passant de 32% en 2016 à 47% en 2023, correspondant à la fourniture d’eau potable à 1.200.000 personnes, nous devons poursuivre les efforts pour répondre aux besoins légitimes de nos concitoyens, surtout pendant la saison sèche.
Il nous faut ouvrir un vrai débat public sur l’énergie et l’eau, deux secteurs qui subissent les évolutions sociétales et du changement climatique.
Un autre défi que nous devons relever est celui que nous impose le changement climatique.
Nous vivons une crise climatique et environnementale croissante.
Le changement climatique et la dégradation environnementale contribuent à un accroissement des tensions et des conflits dans notre pays, surtout dans nos provinces.
Les récents conflits entre les agriculteurs et les éleveurs dans les Préfectures de l’Ouham-Pendé et de Lim-Pendé est une illustration que les menaces sécuritaires liées au climat doivent être prises extrêmement au sérieux.
Nous devons prendre des mesures préventives contre l’impact des changements climatiques, notamment la transhumance armée qui sème beaucoup de désolation dans nos provinces.
Le Gouvernement est instruit de maintenir l’étroite coopération avec les pays voisins concernés par le phénomène pour des solutions concertées et de prendre, au niveau national, les mesures de sauvegarde et d’amélioration de l’environnement et de protection de nos paysans.
Un accent sera mis sur la durabilité environnementale par le fait de promouvoir une gestion rationnelle des ressources naturelles, assurer une transition vers une économie verte et circulaire dont les systèmes de production sont résilients.
Le défi du changement des mentalités.
J’ai eu l’occasion de rappeler que nous devons instiller dans le cœur de nos jeunes la confiance, la fierté, l’audace et le désir d’aller au bout d’eux-mêmes.
En ce qui me concerne, je ne ménage aucune énergie pour asseoir solidement les valeurs d’intégrité morale, de probité, d’équité, de transparence, du goût de l’effort et surtout la lutte contre l’impunité, la corruption et les mentalités de rente qui ont rongé, pendant des décennies et rongent encore les capacités de l’Etat à répondre aux besoins élémentaires de la population.
Le défi de l’organisation des élections locales puis des élections présidentielle et législatives.
Mon vœu, sans cesse renouvelé, est que cette année électorale soit encore une occasion de promouvoir le modèle de notre jeune démocratie à travers des élections locales, législatives et présidentielle réussies, c’est-à-dire libres, crédibles et transparentes.
J’appelle tous les acteurs politiques, ceux de la majorité comme ceux de l’opposition, à considérer l’utilité et la nécessité de faire de cette année charnière non pas une occasion de rabaissement du débat, mais d’une grande maturité, d’une grande sérénité et d’un intérêt civique et patriotique imperturbable, de respect des valeurs républicaines et des règles de la démocratie.
Je demande aux différents acteurs gouvernementaux de s’y investir avec professionnalisme et patriotisme, en créant des conditions nécessaires et suffisantes pour l’expression démocratique des suffrages.
J’invite nos partenaires engagés à appuyer le processus tout en les remerciant déjà pour tout ce qu’ils n’ont cessé de faire pour le bien de notre pays, pour nos populations.
Je saisis cette occasion pour réaffirmer mon engagement irréversible pour le dialogue comme seule voie de retour définitif de la paix dans notre pays.
En cela, j’ai été sensible aux préoccupations d’une partie de l’opposition démocratique dénommée « Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution du 30 mars 2016 » (BRDC) qui sollicite l’organisation d’un dialogue politique dont l’objectif serait, je cite « d’explorer les solutions pouvant garantir l’organisation des prochaines élections générales avec des garanties d’inclusivité, de transparence et dans le strict respect des délais légaux, afin d’éviter, entre autres, une crise électorale aux conséquences forcément graves », fin de citation.
En dépit des menaces à peine voilées d’une nouvelle déstabilisation du pays contenues dans la correspondance, j’ai pris, dans l’intérêt supérieur de la Nation, acte de cette demande, persuadé qu’elle ne saurait enfin viser à saper la paix, la stabilité et la souveraineté du pays chèrement acquises par le peuple centrafricain, avec le soutien actif de la communauté internationale, après des crises militaro-politiques sanglantes.
Tout en saluant cette démarche comme un pas important vers le retour dans la République, nous avons saisi le BRDC d’une demande tendant à la précision sur le contenu, les contours structurels et les thématiques du dialogue politique sollicité, afin d’en aviser.
J’invite tous les acteurs politiques à la retenue et à la compréhension mutuelle pour éviter de mettre en péril la Nation.
Le pays revient de très loin. Le peuple centrafricain n’accepte aucun recul démocratique ni une atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat.
Dans le cadre de mes responsabilités de Père de la Nation, je dois tout mettre en œuvre pour consolider la paix par le dialogue afin d’éviter à mes concitoyens les conséquences désastreuses d’une guerre civile.
C’est pourquoi, je continue de tendre la main au BRDC, mais aussi à tous les responsables des groupes armés réfractaires à l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation Nationale ou à la Feuille de route conjointe de Luanda, pour un retour dans la République.
J’ai aussi, vous le savez, la responsabilité constitutionnelle de veiller au respect de la Constitution, garantir l’unité nationale, la stabilité et la sécurité de la Nation ainsi que de tous mes concitoyens.
C’est pourquoi, je ne tolérerai pas les agissements tendant à replonger le pays dans le chaos, sous des prétextes fallacieux.
Les menaces visibles ou dissimulées sont inacceptables.
Les réseaux sociaux ne sont pas pour autant un espace de non-droit où chaque utilisateur aurait la liberté de faire, d’écrire, de partager ce qu’il entend ou ce qu’il pense des autres.
Chacun doit savoir que la liberté d’expression, garantie par la Constitution, n’est pas absolue.
Je saisis l’occasion pour rappeler qu’un système judiciaire équitable et une armée républicaine sont les fondements de la stabilité d’une nation et de son développement.
J’en appelle à la primauté du droit dans toutes les affaires judiciaires.
Mes très Chers Compatriotes
Je voudrais vous inviter à regarder avec moi l’avenir avec optimisme et détermination dans l’élan impulsé par la 7ème République.
A court terme, ma vision est, en particulier, de :
– poursuivre les réformes structurelles engagées dans le cadre du programme économique et financier appuyé par la Facilité Elargie de Crédit du FMI ;
– accélérer la mise en œuvre des réformes relatives à la digitalisation des finances publiques engagées par le Gouvernement, en vue d’améliorer la mobilisation des recettes intérieures et d’optimiser la chaîne d’exécution des dépenses publiques ;
– accélérer le processus d’opérationnalisation de l’Office National de Matériels Agricoles et Pastoraux (ONMAP) ;
– renforcer l’accès des agriculteurs aux moyens de production et garantir leur disponibilité ;
– encourager la transformation de l’or, afin d’accroître la valeur ajoutée de cette filière ;
– renforcer la lutte contre la fraude qui continue de gangréner le secteur minier ;
– intensifier la lutte contre l’impunité pour une paix durable ;
– achever le projet de la centrale hydroélectrique de Boali 3, par l’installation des turbines, en vue d’améliorer la capacité énergétique du pays ;
– poursuivre la construction des centrales hybrides, solaires et thermiques à Bouar et à Bangassou d’une capacité prévue d’un mégawatt chacune.
A moyen terme, il s’agit de capitaliser sur l’expérience du passé pour amorcer l’avenir à partir du Plan National de Développement 2024-2028.
Avec l’amélioration de la situation sécuritaire, dont les dividendes sont perceptibles en termes de stabilité politique, de reprise progressive de la vie économique, de l’amélioration des conditions sociales des populations et de la circulation des biens et des personnes, le nouveau PND vise à passer du « tout humanitaire » au développement pour accélérer la croissance économique, créer des emplois, réduire la pauvreté et améliorer le bien-être de notre population, majoritairement jeune.
A travers ce nouveau paradigme, le Gouvernement, en se projetant à l’horizon 2028 avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers, les Institutions internationales et nationales, les pays frères et amis, est déterminé à faire de la République Centrafricaine « un pays prospère, disposant d’un capital humain de qualité et des infrastructures résilientes et durables, fondée sur un État de droit plus inclusif, axé sur les principes de la bonne gouvernance au moyen de la digitalisation et tourné vers une agriculture intelligente, en réponse aux changements climatiques ».
Au moment où nous entamons la mise en œuvre des programmes et projets inscrits dans ce nouveau contrat pour le développement de notre pays, je voudrais partager à nouveau, avec vous, mon rêve, celui de voir ce pays se construire dans la paix véritable, la main dans la main, malgré nos différences.
L’opportunité de poursuivre ensemble la reconstruction, au travers du PND, de ce pays que nous avons en partage, va s’articuler autour de cinq (5) axes stratégiques principaux que sont :
– le renforcement de la paix, de la sécurité, de la promotion de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit, en assurant la stabilité et la sécurité pour tous les citoyens, étant entendu que ce sont là les conditions sine qua non pour le développement ;
– le développement économique et la diversification qui implique la promotion d’une croissance économique robuste, inclusive, en diversifiant les sources de revenus et en soutenant les secteurs clés tels que l’agriculture, les mines et les services et promouvoir les infrastructures y afférentes;
– le développement du Capital humain, c’est-à-dire investir dans l’éducation, la santé et la protection sociale pour améliorer la qualité de vie de tous les Centrafricains ;
– la gouvernance, c’est-à-dire renforcer les institutions publiques et promouvoir une gouvernance transparente et responsable ; et,
– la durabilité environnementale par le fait de promouvoir une gestion rationnelle des ressources naturelles, assurer une transition vers une économie verte et circulaire dont les systèmes de production sont résilients.
– Distinguées personnalités ;
– Mes très Chers Compatriotes ;
Je ne saurais terminer mon discours sans pour autant aborder le sujet d’actualité, du moins celui qui motive et mobilise des masses, des femmes, des jeunes, des associations et différentes couches de la société centrafricaine, ce sujet qui s’est même imposé à l’ordre du jour de ce 4ème anniversaire, puisqu’il a été repris par des intervenants à tour de rôle.
Pour ma part, je remercie toutes les voix qui se sont levées pour la poursuite de notre vision pour un Centrafrique libre et prospère.
Cependant, ce qui importe pour l’instant, c’est la poursuite de mon mandat en cours ; le moment venu, j’en aviserai.
Mes très Chers Compatriotes ;
En dépit de nos divergences d’opinions, nous devons travailler ensemble. Nous devons vivre en paix. Le peuple centrafricain veut vivre en paix et dans l’unité.
Car seule notre unité, notre marche ensemble et le travail opiniâtre nous feront connaître des progrès.
Chacun de nous rêve certainement d’un Centrafrique meilleur, prospère et pacifique.
Mais pour que ces rêves deviennent réalités, nous devons, chacun, cultiver la tolérance, l’amour du prochain, la solidarité, le respect de la Constitution et, par-dessus tout, rechercher l’unité et la stabilité de la Nation.
Je me réjouis d’avoir agi, avec sincérité et constance pour répondre aux attentes nombreuses mais légitimes de mes concitoyens.
Je forme à nouveau le vœu que nous construisions ensemble, dans l’unité retrouvée, un avenir fait de paix durable, une sécurité pour toujours et une prospérité pour nous-mêmes et pour les générations futures.
Je souhaite bon anniversaire à toutes les Centrafricaines et à tous les Centrafricains qui sont ici et partout dans le monde.
Que Dieu nous bénisse et fortifie notre cher et beau pays, la République Centrafricaine!
Vive la République !
Je vous remercie.