0 4 minutes 2 semaines

Depuis plusieurs jours, une pénurie de carburant semble s’installer à Bangui. De longues files d’attente s’étendent devant les stations-service de la capitale, où automobilistes, motocyclistes et piétons munis de bidons espèrent obtenir quelques litres d’essence ou de gasoil. Cette situation rappelle les précédentes crises d’approvisionnement qui ont durement impacté l’économie et la vie quotidienne des Centrafricains.

Le phénomène touche plusieurs stations-service à travers la ville. De la station Total Golf, dans la commune de Bégoua, au centre-ville, en passant par les stations Tradex Marabena et Total du 4e arrondissement, le constat est alarmant.

À la station Total Golf, Elvis, conducteur de moto-taxi, est arrivé dès 4 heures du matin : « Je suis ici depuis des heures, mais la file n’avance presque pas. Sans carburant, je ne peux pas travailler, et je dois nourrir ma famille », témoigne-t-il, visiblement inquiet.

Même frustration du côté de la station Total Marabena. Kevin Bomayanko, chauffeur de poids lourd, attend depuis plus de quatre heures : « Je dois livrer des marchandises en province, mais sans carburant, je suis bloqué. Chaque jour d’attente me fait perdre de l’argent », explique-t-il.

Certains automobilistes préfèrent se rabattre sur le marché noir, où les prix du carburant explosent : « Normalement, un litre coûte 865 francs CFA dans les stations-service. Aujourd’hui, sur le marché noir, il est vendu à plus de 2 000 francs CFA », déplore un conducteur de taxi.

Des répercussions sur le transport et la vie quotidienne

Cette pénurie a rapidement entraîné une hausse du prix des transports en commun. Les taxis et bus, dont les chauffeurs doivent s’approvisionner au prix fort, augmentent leurs tarifs, impactant directement les usagers.

Abigaëlle, élève en classe de 4e au lycée technique, en fait les frais : « Ce matin, j’ai dû payer le double du prix habituel pour aller en cours. Pour nous, les élèves et les étudiants, c’est un vrai problème », témoigne-t-elle.

Dans les marchés, certains commerçants peinent également à s’approvisionner en marchandises. « Nous dépendons des camions et des taxis-motos pour transporter nos produits. Avec cette crise, tout devient plus cher », explique une vendeuse du marché central de Bangui.

Alors que les plaintes se multiplient et que la situation se détériore, le gouvernement n’a toujours pas communiqué sur les raisons de cette pénurie.

D’après certaines sources proches du secteur pétrolier, cette crise pourrait être due à des retards dans les livraisons de carburant, aggravés par des difficultés logistiques. D’autres évoquent une possible spéculation de la part de certains opérateurs cherchant à profiter de la situation.

Face à l’absence d’informations officielles, la population s’inquiète d’un possible scénario de crise prolongée, comme cela a déjà été le cas par le passé. En attendant, les Centrafricains subissent de plein fouet les conséquences de cette pénurie, entre paralysie des transports, flambée des prix et incertitude grandissante.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *