
La tension politique ne cesse de croître en République centrafricaine. Ce dimanche 23 mars 2025, un meeting politique organisé par Anicet Georges Dologuélé, président de l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) et chef de file de l’opposition, a été brutalement interrompu par une intervention de la gendarmerie nationale sur le terrain de Bégoua.
Depuis plusieurs semaines, Anicet Georges Dologuélé sillonne les arrondissements de Bangui et ses environs pour remobiliser les cellules de base de son parti. Le meeting de Bégoua, qui s’inscrivait dans cette dynamique, avait lieu dans un espace privé loué pour l’occasion.
Alors que les échanges avec les militants avaient commencé et après 40 minutes d’interaction, une unité de la gendarmerie a fait irruption, exigeant l’arrêt immédiat de la réunion.
Face à cette intervention inattendue, Anicet Georges Dologuélé a demandé les raisons de cette interdiction. Selon ses propos, les forces de l’ordre ont simplement répondu : « Nous avons reçu l’ordre d’en haut ».
Ne souhaitant pas provoquer d’affrontement, l’opposant a préféré quitter les lieux pacifiquement. Toutefois, les militants présents ont vivement exprimé leur indignation, dénonçant une nouvelle tentative de musellement de l’opposition. Certains ont commencé à scander des slogans de soutien à leur leader, notamment le cri de ralliement : « AGD Kota coup », en référence à son combat pour la démocratie.
Une instrumentalisation des forces de l’ordre ?
Cet incident intervient dans un climat de fortes tensions politiques à quelques mois des élections dans le pays. Pour Anicet Georges Dologuélé, il s’agit d’un nouveau signe de dérive autoritaire du régime en place : « Cette tendance à écraser toute voix dissidente ne doit pas devenir une norme en Centrafrique. La justice et la démocratie doivent primer sur la répression politique », a-t-il déclaré dans un communiqué.
L’opposition dénonce depuis plusieurs mois une instrumentalisation des forces de sécurité pour intimider les leaders politiques contestataires. De plus, cet incident relance les craintes quant à une possible tentative du président Faustin-Archange Touadéra de briguer un troisième mandat, ce que rejettent fermement plusieurs partis d’opposition.
Appel à la mobilisation citoyenne
Face à cette situation, Anicet Georges Dologuélé et le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) appellent la population à se mobiliser massivement lors d’une grande marche pacifique et citoyenne prévue le vendredi 4 avril 2025.
L’objectif de cette manifestation sera de défendre les libertés démocratiques et d’exprimer le rejet catégorique d’un troisième mandat présidentiel.
Alors que la Centrafrique entre dans une phase critique de son histoire politique, les regards sont tournés vers la réaction du pouvoir en place, ainsi que vers la communauté internationale, qui suit de près l’évolution de la situation.