
Dans un communiqué officiel, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé la décision de la Confédération des États du Sahel (AES) de se retirer de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision marque une nouvelle étape dans l’affirmation de la souveraineté des trois pays sahéliens.
Depuis les changements politiques intervenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les relations entre ces États et l’OIF se sont progressivement détériorées. Dans leur communiqué, les ministres des Affaires étrangères de l’AES dénoncent une « application sélective de sanctions » par l’organisation francophone, qu’ils accusent d’agir sous influence géopolitique et de faire preuve de mépris envers la souveraineté de leurs pays.
« L’OIF, au lieu d’accompagner ces pays dans la réalisation des aspirations légitimes de leurs peuples, s’est illustrée par l’application sélective de sanctions […] devenant ainsi un instrument politique téléguidé », peut-on lire dans le communiqué officiel.
Un choix souverain
Face à cette situation, les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont pris la décision, « en toute souveraineté », de quitter l’Organisation internationale de la Francophonie. Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large d’émancipation politique et diplomatique de la Confédération des États du Sahel, qui a déjà acté son départ de la CEDEAO en janvier 2024.
Cette rupture avec l’OIF traduit la volonté des dirigeants de l’AES de repenser leurs alliances internationales et de privilégier des partenariats qu’ils jugent plus équitables et respectueux de leur souveraineté.
Le départ de ces trois pays constitue un revers pour l’Organisation internationale de la Francophonie, qui perd ainsi une partie importante de sa sphère d’influence en Afrique de l’Ouest. Ces pays, où le français reste une langue largement parlée, faisaient partie intégrante de la communauté francophone. Leur retrait pourrait accélérer une redéfinition des rapports entre l’OIF et les États africains, dans un contexte où plusieurs pays du continent expriment des réserves quant au rôle de certaines organisations internationales.
Avec cette décision, l’AES réaffirme son engagement à défendre les intérêts de ses populations et à tracer une voie indépendante sur la scène internationale. Reste à voir quelles seront les répercussions de ce choix sur leurs relations avec les autres partenaires francophones et sur leur politique linguistique à l’avenir.