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Une crise se profile au sein de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) en République centrafricaine. Le personnel de l’Agence menace d’entrer en grève après avoir constaté l’occupation illégale de ses logements par des personnes extérieures à l’organisation.

Cette situation, jugée inacceptable par les employés, pourrait perturber le bon fonctionnement de l’aviation civile dans le pays si aucune solution n’est trouvée rapidement.

L’Assemblée générale extraordinaire tenue ce mardi 18 mars 2025 a permis aux employés de l’ASECNA, d’examiner les actions menées par leur syndicat pour résoudre cette crise. Au cœur du problème se trouvent des logements appartenant à l’Agence et destinés à son personnel, mais qui sont aujourd’hui occupés illégalement par des individus n’ayant aucun lien avec l’ASECNA.

Ces logements ont été attribués à l’ASECNA par la République centrafricaine dans le cadre de son intégration à l’Agence, une structure régionale qui regroupe 19 États membres et qui est chargée de la gestion de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar. Cette mise à disposition de logements est formellement inscrite dans la convention d’adhésion de la RCA à l’ASECNA.

« Toute action visant à récupérer ces logements par l’État centrafricain impliquerait une rupture des engagements internationaux du pays vis-à-vis de l’ASECNA », a déclaré Juvénal GAMBO, porte-parole du personnel de l’Agence, dénonçant une violation flagrante de la convention qui lie la RCA à l’organisation.

Une situation qui dure depuis plus d’une décennie

Ce n’est pas la première fois que ces logements sont au cœur d’un litige. En 2011, une tentative de vente de ces logements avait été envisagée par l’État centrafricain, mais elle avait finalement été annulée par une décision du Conseil des ministres en 2012.

« De 2012 à aujourd’hui, soit 13 ans après cette annulation de vente, nous ne comprenons pas pourquoi ces usurpateurs reviennent avec ces revendications infondées », s’indigne Juvénal GAMBO. « L’ASECNA occupe cette cité depuis 1959. »

Pour le personnel, la réapparition de cette problématique suscite des interrogations sur les intentions réelles des personnes occupant ces logements de manière illégale. Face à cette situation, le personnel de l’ASECNA se dit prêt à entrer en grève si des mesures concrètes ne sont pas prises pour expulser ces occupants illégaux et garantir la protection des logements.

Les employés craignent que si la situation persiste, elle ne conduise à une remise en question de la présence de l’ASECNA en Centrafrique. Un scénario qui, selon eux, aurait des conséquences désastreuses sur l’économie locale et l’intégration du pays dans le système aéronautique régional : « L’ASECNA est non seulement une source de revenus pour de nombreux employés en Centrafrique, mais elle représente également un modèle exemplaire d’intégration africaine », a souligné Juvénal GAMBO.

Une grève du personnel pourrait fortement impacter la gestion du trafic aérien en RCA, perturbant les vols commerciaux et humanitaires et affectant l’image du pays sur le plan international. Alors que la menace de grève plane, la balle est désormais dans le camp des autorités centrafricaines. Le gouvernement devra clarifier sa position sur cette question et apporter une solution qui respecte les engagements internationaux du pays tout en garantissant la stabilité du secteur aéronautique.

Plusieurs options sont envisageables pour résoudre cette crise : le dialogue entre l’ASECNA et l’État centrafricain afin de trouver un compromis respectant les termes de la convention d’adhésion, l’intervention des autorités compétentes pour expulser les occupants illégaux et restituer les logements à leur propriétaire légitime, une médiation régionale impliquant d’autres États membres de l’ASECNA pour garantir le respect des engagements pris par la Centrafrique.

En attendant, le personnel de l’ASECNA reste mobilisé et prêt à passer à l’action si aucune avancée ne concrète n’est constatée dans les prochains jours.

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