
Dans le cadre de son engagement pour la paix et la stabilité, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) a soutenu, ce lundi 10 mars 25, la tenue d’une réunion du Comité de mise en œuvre préfectorale (CMOP) de l’Accord politique de paix et de réconciliation en République centrafricaine.
L’événement s’est déroulé à Carnot, dans la préfecture de la Mambéré, en présence de vingt participants issus des autorités locales, des forces de défense et de sécurité, ainsi que d’acteurs du développement rural. Les échanges ont principalement porté sur la situation sécuritaire et les défis liés à la transhumance, une activité essentielle mais source de tensions récurrentes entre agriculteurs et éleveurs.
Selon les membres du CMOP, la sécurité s’est nettement améliorée dans la préfecture, avec une stabilité estimée à 80 %. Cependant, quelques incidents persistent, attribués davantage à des actes de banditisme qu’à l’activité des groupes armés.
Mahimokogna Gédeon, représentant des Forces armées centrafricaines (FACA), a insisté sur l’importance d’un encadrement efficace de la transhumance pour en faire un levier de développement local : « Bien encadrée, la transhumance pourrait devenir un moteur de développement pour la préfecture », a-t-il affirmé.
« Transhumance : vers une meilleure cohabitation entre agriculteurs et éleveurs »
Les défis liés à la transhumance ont été détaillés par Nzalé Ambroise, représentant de l’Agence pour le développement de l’agriculture, qui pointe deux problématiques majeures : « La délimitation des zones de passage et le non-respect des couloirs de transhumance sont les principales sources de conflits entre éleveurs et agriculteurs. »
Face à ces enjeux, le CMOP a formulé plusieurs recommandations, dont la sensibilisation des éleveurs, tant au niveau local qu’international, sur la législation en vigueur, notamment en matière de port d’armes. De son côté, Baby Ndio Didier, de l’Agence nationale de développement de l’élevage (ANDE), a insisté sur la nécessité d’informer également les agriculteurs afin de favoriser une meilleure cohabitation avec les éleveurs : « Des campagnes de sensibilisation doivent être menées pour promouvoir le vivre-ensemble et réduire les tensions. »
L’une des recommandations fortes issues de cette rencontre est la proposition de créer une force dédiée exclusivement aux questions de transhumance, distincte des forces de défense et de sécurité existantes. Cette initiative viserait à mieux encadrer la circulation des troupeaux et à prévenir les conflits entre les communautés rurales.
À travers ces échanges et les initiatives qu’elle soutient, la MINUSCA réaffirme son engagement à accompagner la mise en œuvre du processus de paix en Centrafrique. Le CMOP, quant à lui, poursuit son travail de médiation et de prévention des conflits, avec l’objectif d’instaurer un climat de stabilité et de développement durable dans la région.