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Le procès des ex-rebelles du FPRC accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Centrafrique a connu  un nouveau rebondissement. Ce mercredi 5 mars 2025, Mahamat Ahmat, témoin clé de la défense, a livré un témoignage qui remet en cause les déclarations précédentes, suscitant des réactions vives au sein de la Cour Pénale Spéciale (CPS). 

Depuis le début des audiences, plusieurs témoins avaient accusé Adramane Seleman, alias Ada, d’avoir ordonné et exécuté l’incendie du marché de Ndélé le 11 mars 2020. Mais à la surprise générale, Mahamat Ahmat a affirmé le contraire devant la cour : « Ada n’était pas sur les lieux de l’incendie. Au contraire, il tentait d’apaiser la situation. »

Selon lui, Ada jouait un rôle de médiateur dans le conflit opposant différents groupes armés à Ndélé. Une déclaration qui contraste avec les accusations du parquet, qui présente Ada comme l’un des principaux instigateurs des violences. 

« Le parquet contre-attaque »

Le substitut du procureur spécial, Alain Tolmon, a immédiatement contesté cette version : « Nous avons des preuves solides montrant qu’Ada était au centre des combats et qu’il a dirigé l’attaque contre les civils. Ce témoignage semble être une tentative de manipulation. »

Le parquet affirme que plusieurs témoins ont désigné Ada comme le cerveau de l’opération, coordonnant les assauts contre la communauté Rounga. 

Ce retournement de situation a alimenté les tensions au sein de la CPS. Tandis que la défense se félicite de ce témoignage, les familles des victimes expriment leur colère et réclament justice : « Nous voulons la vérité, pas des jeux de manipulation judiciaire ! », a lancé un représentant des victimes à la sortie du tribunal. 

La défense d’Ada, représentée par Me Benoît Sarassengue, insiste sur l’absence de preuves directes contre son client et sur la nécessité d’examiner les témoignages avec prudence. 

« Un procès sous haute surveillance »

Alors que la CPS tente d’établir les responsabilités dans ce massacre, ce procès illustre les défis auxquels est confrontée la justice en Centrafrique. La question de l’impartialité des témoins et des pressions exercées sur eux reste centrale. 

La suite des débats s’annonce décisive, et le verdict attendu dans les prochaines semaines pourrait marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité dans le pays. 

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