
Depuis juin-juillet 2024, Ethiopian Airlines assure cinq vols hebdomadaires entre Addis-Abeba et Bangui. Aujourd’hui, la compagnie ambitionne d’augmenter cette fréquence à dix vols par semaine, une évolution qui pourrait transformer la connectivité aérienne de la République centrafricaine (RCA).
L’augmentation des liaisons aériennes représente une opportunité majeure pour un pays enclavé comme la Centrafrique. Parmi les principaux bénéfices attendus : la baisse du coût des billets, la dynamisation des échanges commerciaux, l’attractivité accrue pour les investisseurs et le tourisme.
Cependant, pour maximiser ces avantages, l’aéroport international de Bangui M’Poko devra être modernisé afin de répondre aux normes internationales.
« Un défi technique et environnemental »
L’exploitation de nouvelles lignes aériennes soulève également des questions techniques et écologiques. Les avions opérant sur cette ligne incluent le Boeing 737-800 et l’Airbus A350-900. Avec l’ajout de cinq nouveaux vols par semaine, la consommation annuelle supplémentaire de carburant est estimée à 2 548 tonnes de kérosène/an pour le Boeing 737-800, 5 096 tonnes de kérosène/an pour l’Airbus A350-900 avec pour ajout, l’émissions de CO₂ additionnelles : entre 8 030 et 16 060 tonnes par an
L’ambition d’Ethiopian Airlines de doubler ses vols vers Bangui représente une avancée stratégique pour la RCA. Cette évolution pourrait améliorer l’intégration du pays dans le marché aérien africain, renforcer les échanges commerciaux et attirer davantage d’investissements. Toutefois, pour que cette expansion soit réellement bénéfique, le gouvernement centrafricain devra : Investir dans les infrastructures aéroportuaires pour accompagner la croissance du trafic, développer une politique aérienne attractive pour inciter d’autres compagnies à desservir Bangui, mettre en place un écosystème logistique performant autour du transport aérien et intégrer des solutions écologiques afin de limiter l’impact environnemental
Si ces conditions sont réunies, la Centrafrique pourrait transformer son enclavement en un véritable atout stratégique et devenir un acteur clé du transport aérien en Afrique centrale.