
Les vieux démons, sources de divisions et de violences, en Côte d’Ivoire, réapparaissent, menaçant à nouveau de faire éclater une crise dans un pays déjà fragilisé par ses luttes internes. L’on se souvient encore des évènements post électoraux de 2011.
À quelques mois des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, les tensions politiques s’intensifient. Après plus d’une décennie de relative accalmie, les fantômes du passé semblent revenir hanter le paysage politique ivoirien.
« Laurent Gbagbo et Blé Goudé, deux figures du passé, réclament leur place »
L’ex-président Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) mais toujours banni de la scène politique ivoirienne, revendique son droit d’être inscrit sur le fichier électoral. Cette revendication, bien que légitime selon lui, ravive les tensions au sein du pays, particulièrement à l’approche d’un scrutin qui s’annonce déjà très disputé. Son ancien ministre, Charles Blé Goudé, est également écarté de la liste des potentiels candidats. Bien que plus discret, Blé Goudé ne cache pas sa volonté de revenir sur la scène politique et de jouer un rôle important dans l’avenir de son pays.
« Tidjane Thiam : un geste symbolique pour ses ambitions »
Tidiane Thiam, leader du PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire), a annoncé qu’il renonçait à sa nationalité française afin de se conformer aux critères d’éligibilité de la Constitution. Ce geste symbolique marque une étape importante dans sa course à la présidence, et met en lumière les difficultés rencontrées par plusieurs figures politiques qui, issues de la diaspora, peinent à remplir les exigences légales.
« Alassane Ouattara, l’incertitude plane sur sa candidature »
Le président sortant, Alassane Ouattara, âgé de plus de 80 ans, maintient un flou complet autour de sa possible candidature à un quatrième mandat. Si ses partisans, notamment ceux du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), se basent sur son bilan pour revendiquer une nouvelle élection, une partie de la population, et même des figures de l’opposition, se demandent si le président devrait vraiment briguer un nouveau mandat au-delà de la limite des deux mandats constitutionnels.
« Les réseaux sociaux, un terrain de bataille politique »
À l’heure où les discussions politiques se déplacent de plus en plus sur les réseaux sociaux, ces derniers sont devenus un terrain de bataille où les influenceurs et militants politiques s’affrontent violemment. De nombreux posts, souvent polémiques, alimentent la tension, jetant de l’huile sur le feu. Les débats sur les candidatures, les conditions d’éligibilité, et les accusations de fraude sont désormais omniprésents.
« Un risque de crise électorale imminent ? »
Avec tous ces ingrédients réunis, la situation politique ivoirienne semble sur le point d’exploser. Si les figures emblématiques du passé, comme Gbagbo, Blé Goudé et Afi NGUESSAN, retrouvent leur place dans la compétition électorale, il y a fort à parier que les divisions politiques s’intensifieront. Les vieux antagonismes risquent de raviver les tensions déjà latentes, exacerbées par un contexte où le flou sur certaines candidatures persiste.
Les mois qui viennent seront décisifs pour savoir si la Côte d’Ivoire saura éviter une nouvelle crise électorale. L’histoire politique du pays nous rappelle que les moments de grande incertitude sont souvent ceux qui précèdent les pires turbulences.