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L’Institut Pasteur de Bangui, fondé le 25 février 1961, est une institution emblématique en République centrafricaine, reconnue pour son rôle clé dans la recherche scientifique et la lutte contre les maladies infectieuses. Pour la première fois en 65 ans, un Centrafricain en prend la tête : le Professeur Emmanuel Rivalyn Nakoune Yandoko. Sa nomination marque pas majeur pour l’institut et pour la souveraineté scientifique du pays.

Le Professeur Emmanuel Rivalyn Nakoune Yandoko a bâti sa carrière au sein de l’Institut Pasteur de Bangui. Après des études en biologie, il rejoint l’institut en tant que stagiaire avant d’y être recruté comme technicien. Déterminé à progresser, il poursuit ses études jusqu’au doctorat et devient responsable du laboratoire des Arbovirus, spécialisé dans l’étude des virus transmis par les moustiques et autres arthropodes, poste qu’il occupe pendant 36 ans. En 2015, il est nommé Directeur Scientifique et assure à plusieurs reprises l’intérim de la Direction Générale avant d’être officiellement désigné Directeur Général.

« Les défis auxquels l’Institut Pasteur doit faire face »

Un manque de ressources humaines qualifiées : La succession de crises en RCA a affaibli le système éducatif, entraînant des lacunes chez les jeunes diplômés. L’institut doit souvent assurer des formations internes pour combler ces manques.

Un déficit d’experts dans certains domaines scientifiques : La recherche requiert des spécialistes compétents, mais le pays en manque cruellement.

L’insuffisance d’infrastructures de diagnostic en province : L’institut et le Laboratoire National sont les seuls établissements capables d’effectuer des analyses de pointe. En dehors de Bangui, il n’existe pas de laboratoires capables de détecter et traiter rapidement les maladies. Cela retarde la prise en charge des patients et complique la lutte contre les épidémies.

Face à ces défis, le Professeur Nakoune Yandoko met en place un plan d’action ambitieux : Renforcement des collaborations académiques : Un accord a été signé avec l’Université de Bangui afin de permettre aux enseignants-chercheurs d’accéder aux infrastructures techniques de l’institut pour leurs travaux de recherche.

Décentralisation du diagnostic médical : Une collaboration avec un laboratoire sud-africain a permis à l’Institut Pasteur de Bangui d’obtenir trois laboratoires mobiles. Ces véhicules, équipés d’appareils d’analyse avancés, permettront d’effectuer des diagnostics directement dans les provinces et de fournir des traitements sur place en cas de virus détecté.

Formation et renforcement des capacités locales : L’institut va mettre en place des programmes de formation pour améliorer le niveau des ressources humaines et développer les compétences des chercheurs et experts.

Mobilisation des financements pour la recherche : Un document stratégique de politique de recherche a été validé par le gouvernement centrafricain. Il vise à attirer des partenaires et des financements pour soutenir la recherche scientifique et médicale.

« Un engagement fort pour la santé publique »

Le Professeur Nakoune Yandoko entend faire de l’Institut Pasteur un acteur incontournable de la santé publique en RCA. Il assure : « Tout le monde peut compter sur l’Institut Pasteur de Bangui. En tant que Centrafricain et fort de mon expertise, je donnerai le meilleur de moi-même pour que cet institut devienne un instrument à la portée de la population. » Cette nomination historique ouvre une nouvelle ère pour l’Institut Pasteur de Bangui. Elle symbolise un pas important vers l’autonomisation scientifique du pays et laisse entrevoir des perspectives prometteuses pour la recherche et la lutte contre les maladies infectieuses en République centrafricaine.

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