0 5 minutes 2 mois

Depuis plusieurs années, Bangui fait face à une crise grandissante de gestion des déchets. Les rues, les marchés et même les abords des écoles sont envahis par des ordures ménagères, plastiques, métalliques et parfois même médicales. Cette situation alarmante met en danger la santé des habitants et dégrade considérablement l’environnement.

Malgré l’initiative « Kwoa Ti Kodro », qui mobilise la population pour des journées de nettoyage chaque samedi, la prolifération des dépôts sauvages semble incontrôlable. Entre l’inaction des autorités locales et le manque de discipline de certains citoyens, Bangui est en train de devenir une capitale insalubre.

L’accumulation anarchique des déchets expose directement les habitants à de nombreux risques sanitaires : « Les eaux stagnantes dans lesquelles prolifèrent les moustiques sont omniprésentes dans les décharges sauvages, augmentant ainsi les cas de paludisme, principale cause de mortalité en République centrafricaine. » comme a souligné Privat Azouzou, un medecin.  Et l’absence d’un système efficace de gestion des déchets entraîne la contamination des sources d’eau potable par des bactéries dangereuses. Les habitants consomment une eau souillée, favorisant la propagation de maladies comme la dysenterie et la typhoïde.

« Les infections respiratoires : La combustion des déchets à ciel ouvert est une pratique courante à Bangui. Or, les fumées dégagées par les plastiques et autres matières toxiques contiennent des substances cancérigènes et aggravent les maladies pulmonaires comme l’asthme et la bronchite chronique. » Renchéri le médecin.

« Danger pour les enfants et les personnes vulnérables »

Les écoles et les marchés, lieux de forte affluence, sont particulièrement touchés par cette crise. Les enfants jouent parfois à proximité des déchets et risquent de contracter des infections cutanées, parasitaires ou digestives. De plus, la présence de seringues et de déchets médicaux dans certaines décharges expose les habitants à des risques de contamination par des maladies comme l’hépatite et le VIH.

Le problème des déchets à Bangui ne se limite pas aux conséquences sanitaires ; il représente également un désastre écologique de grande ampleur. Les déchets plastiques et chimiques, laissés à l’abandon ou brûlés, libèrent des substances toxiques qui s’infiltrent dans les nappes phréatiques et les rivières. Cette pollution rend l’eau impropre à la consommation et met en danger la biodiversité locale.

À Bangui, le manque de structures adaptées pour traiter les déchets pousse la population à les brûler en plein air. Les émanations de dioxyde de carbone et d’autres gaz toxiques contribuent au changement climatique et aggravent les conditions de vie des habitants.

« Impact sur la biodiversité »

Les animaux errants et les oiseaux ingèrent régulièrement des déchets plastiques, ce qui entraîne leur mort prématurée. Les cours d’eau, déjà menacés par la pollution, voient leur faune aquatique diminuer progressivement.

Un manque criant d’infrastructures : « on ne dispose pas d’un système de gestion des déchets efficace. Peu de poubelles publiques sont installées, et les rares camions de collecte ne suffisent pas à couvrir toute la ville » témoigne Paterne, vendeur au centre-ville.

Les sanctions contre les dépôts sauvages sont quasi inexistantes, ce qui encourage les mauvaises pratiques, a déclaré Dédicace, propriétaire d’une cabane : « Un manque de sensibilisation et beaucoup de citoyens ne mesurent pas l’impact de leurs actes continuent ainsi, de jeter leurs ordures dans des espaces publics sans se soucier des conséquences. » Si des mesures urgentes ne sont pas prises, la situation risque d’empirer et de compromettre durablement la santé de ses habitants ainsi que son développement. La gestion des déchets est une responsabilité collective qui nécessite l’implication des autorités, des citoyens et des organisations locales. Pour un avenir plus propre et plus sain, il est temps d’agir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *