
Ces dernières semaines, de nombreuses manifestations ont été observées dans plusieurs préfectures et sous-préfectures de la République centrafricaine. Ces rassemblements, organisés par des associations favorables au Président Faustin-Archange Touadéra, réclament sa candidature aux élections prévues pour la fin de l’année 2025. Pourtant, le principal intéressé garde pour l’instant le silence.
De Birao dans la Vakaga) à Bossangoa dans l’Ouham, en passant par Bambari dans la Ouaka et Bangui, des manifestations ont eu lieu ces deux dernières semaines, mettant en lumière une mobilisation croissante en faveur du chef de l’État. Bien que le Président Touadéra n’ait pas encore confirmé ses intentions, certains de ses proches laissent entendre qu’il pourrait répondre à la « volonté du peuple ». Cependant, ces déclarations suscitent déjà de vives controverses.
Selon Héritier Doneng, coordonnateur du Front républicain, la Constitution du 30 août 2023 aurait déjà tranché la question. Il affirme : « qu’il ne s’agit pas d’une prolongation du mandat, mais d’un nouveau mandat conformément à la nouvelle constitution. »
« Remise à zéro des compteurs ou respect des normes constitutionnelles ? »
Si la nouvelle Constitution permet théoriquement au Président Touadéra de briguer un nouveau mandat, l’opposition dénonce ce qu’elle qualifie de « remise à zéro des compteurs ». Elle considère qu’une telle initiative serait illégitime.
Maître Nicolas Tiangaye, opposant de premier plan et membre du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a déclaré : « Il n’y aura pas de prolongation de mandat, même d’une minute. »
D’un côté, les partisans de Touadéra mettent en avant l’argument de la continuité et de la stabilité pour justifier une nouvelle candidature. De l’autre, l’opposition accuse le régime de vouloir s’éterniser au pouvoir et menace d’organiser des contestations populaires si cette candidature devait se confirmer.
Les associations et organisations soutenant le Président Touadéra ont multiplié les actions ces derniers temps pour promouvoir sa candidature. Elles mettent en avant plusieurs arguments, entre autres, la nécessité de continuer les « projets en cours » entrepris sous son mandat ; le maintien de la stabilité politique et sécuritaire, souvent fragile en Centrafrique ; l’application de la nouvelle Constitution comme preuve de l’État de droit.
Des leaders de ces associations, comme Héritier Doneng, se mobilisent activement, mais il reste à voir s’il existe une coordination nationale structurée derrière ces initiatives.
Adoptée le 30 août 2023, la nouvelle Constitution est au cœur des débats. Ses dispositions sont interprétées différemment selon les camps politiques : pour les partisans de Touadéra : « cette Constitution permet un « nouveau départ », offrant au Président la possibilité de briguer un nouveau mandat sans enfreindre les limites des précédentes constitutions. »
Mais pour l’opposition : « elle est perçue comme une manœuvre politique destinée à prolonger le pouvoir en place, sous couvert de légalité. »
Il serait utile d’apporter des détails précis sur les articles de la Constitution qui abordent cette question.
« Réactions internationales »
La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation en Centrafrique, pays encore marqué par des années de conflits et d’instabilité. Cependant, peu de réactions officielles ont été enregistrées jusqu’à présent concernant la possibilité d’une nouvelle candidature de Touadéra.
L’Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pourraient-elles intervenir pour jouer un rôle de médiation.
Les Nations Unies et les partenaires traditionnels du pays, comme la France ou la Russie, pourraient également influencer les débats.
Face à cette possible candidature, l’opposition s’organise. Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), représenté par des figures comme Maître Nicolas Tiangaye, mène une campagne active pour dénoncer une « prolongation illégitime ».
Les actions envisagées par l’opposition comprennent peuvent aller des manifestations pour mobiliser l’opinion publique contre une éventuelle candidature, aux recours juridiques devant les institutions nationales et internationales pour contester la légitimité de la nouvelle Constitution.
Déjà, des alliances stratégiques avec des acteurs régionaux et internationaux pour faire pression sur le gouvernement ont été sculptées avec minutie pour faire échec à ce projet.
Seule une clarification rapide du Président, et peut-être une médiation entre les différentes parties, pourrait permettre d’éviter une escalade des tensions dans le pays.