Initié en décembre 2024 par Ravel Gonda, un jeune Centrafricain vivant à Dakar au Sénégal, les candidats au ‹‹ Gbanda Tere Award ›› ne sont toujours pas fixés sur leur sort. S’agit-il d’un fiasco ou d’une tentative d’escroquerie ? Voici les révélations.
Créé dans le but de récompenser les meilleurs créateurs de contenus centrafricains, qu’ils soient basés à Bangui ou dans la diaspora, Ravel Gonda a contacté plusieurs influenceurs, créateurs de contenus et personnalités actives sur les réseaux sociaux au début de décembre 2024. Il leur a annoncé qu’ils étaient des candidats potentiels pour le ‹‹ Gbanda Tere Award 2024 ››, une initiative privée soutenue par son label en ligne.
Quelques jours plus tard, le concours a été officiellement lancé sur une page Facebook dédiée, avec des liens partagés pour inviter le public à voter pour leurs proches ou leurs créateurs préférés. La période de vote s’étendait de décembre 2024 au 1er janvier 2025, et la délibération devait avoir lieu le 5 janvier 2025. Cependant, jusqu’à présent, aucun développement n’a été communiqué, et l’organisateur garde le silence.
« Qu’est-ce qui peut expliquer ce silence et ce manque de communication ? »
Selon l’un des candidats, qui a témoigné sous couvert d’anonymat auprès de la rédaction d’Afrique en Plus, l’organisateur lui aurait demandé une somme de 500 000 francs CFA pour finaliser la création des trophées. Le candidat raconte : « Il m’a contacté le 18 décembre pour m’informer que j’étais retenu en tête de ma catégorie. Il m’a ensuite demandé d’envoyer 500 000 francs CFA pour que mon trophée puisse être fabriqué. Ce que j’ai fait, mais depuis, il ne répond plus à mes messages. »
Une autre source, également contactée pour recouper les informations, a confirmé une demande financière. Cette dernière affirme : « Je ne connaissais pas personnellement ce jeune homme, mais je le voyais souvent sur Facebook. Il m’a envoyé un lien sur Messenger m’indiquant que j’étais nommée dans la catégorie des meilleurs créateurs de contenus. J’ai trouvé cela intéressant et invité mes proches à voter pour moi. Ensuite, il m’a demandé d’envoyer 100 000 francs CFA pour payer les droits du trophée. Heureusement, je n’ai pas pu faire la transaction ce jour-là, car je n’avais pas les moyens. »
Ces témoignages révèlent une possible tentative d’escroquerie. Selon un analyste culturel, cette situation pourrait traduire soit une stratégie pour soutirer de l’argent aux candidats, soit une manière d’attirer des abonnés sur la page Facebook de l’initiative : « Dans le monde du showbiz et des réseaux sociaux, il arrive souvent que des personnes inventent des récompenses ou initiatives pour attirer l’attention. Dans ce cas précis, il est possible que ce jeune homme ait voulu à la fois gagner de l’argent et booster la visibilité de sa page. »
« La défense de Ravel Gonda »
Contacté depuis Dakar, Ravel Gonda a rejeté toutes les accusations. Il a affirmé n’avoir demandé aucune somme d’argent aux candidats : « J’ai lancé ce trophée de ma propre initiative pour récompenser les efforts et les valeurs culturelles de mes compatriotes. Certes, des erreurs ont été commises dans l’organisation, mais je suis fier d’avoir tenté. En ce qui concerne les accusations d’escroquerie, je dis haut et fort que mon éducation ne me permettrait jamais de le faire. Je suis honnête dans tout ce que j’entreprends. »
Cependant, Ravel Gonda n’a pas donné de détails supplémentaires pour expliquer le manque de transparence autour du projet.
Selon les candidats, aucune condition ni aucun critère de sélection ou de délibération n’a été préalablement communiqué, renforçant ainsi les soupçons d’une mauvaise organisation.
Pour Léo Papy Benam, promoteur culturel et administrateur de la page « I Yeke Tené », de telles initiatives nécessitent une préparation rigoureuse et un comité d’organisation strict : « Un comité doit être mis en place, et les conditions doivent être clairement définies. La période de vote et de délibération doit également être respectée. Dans ce cas précis, il est clair que l’initiative était vouée à l’échec dès le départ, soit par manque d’information, soit par absence de réelle volonté de mener à bien un tel projet. »
À ce jour, les candidats du ‹‹ Gbanda Tere Award ›› ne sont toujours pas fixés sur l’avenir de cet événement, qui était pourtant très attendu par le public centrafricain.
