0 3 minutes 1 jour

La scène politique tchadienne connaît une effervescence particulière depuis l’appel lancé par la plateforme Tchad ma Patrie pour une rupture totale des accords bilatéraux avec la France. Lors d’un point de presse organisé ce jeudi 16 janvier 2025, son président, Mahamat Nour Saleh Moustapha, a appelé les autorités du pays à franchir une nouvelle étape dans l’affirmation de la souveraineté nationale. 

Pour la plateforme, la dénonciation de l’accord militaire avec Paris, annoncée il y a quelques mois, est une avancée significative, mais insuffisante. Selon Mahamat Nour Saleh Moustapha, cette mesure constitue « un acte fort de souveraineté », mais il est temps d’aller plus loin. L’organisation exige désormais la résiliation de l’ensemble des accords bilatéraux avec la France, accusée de maintenir une influence néocoloniale sur le Tchad. 

« Nous devons envoyer un message clair à Emmanuel Macron et au reste du monde : l’ère de la domination française est révolue », a déclaré le président de la plateforme, soulignant que le temps est venu pour le Tchad de redéfinir ses priorités stratégiques. 

‹‹ Vers une diversification des partenariats ››

Outre la rupture avec Paris, la plateforme prône une ouverture accrue vers de nouveaux partenaires internationaux, notamment la Russie : « Nous avons tout à gagner en diversifiant nos alliances, qu’elles soient politiques, économiques ou militaires », a affirmé Mahamat Nour. 

Cette déclaration intervient dans un contexte où plusieurs pays d’Afrique francophone, tels que le Mali, le Burkina Faso et la République centrafricaine, ont déjà amorcé un rapprochement avec Moscou, marquant un changement dans la géopolitique régionale. 

Cependant, cet appel à la rupture ne fait pas l’unanimité. Si une partie de la population soutient l’idée d’une indépendance accrue vis-à-vis de la France, d’autres craignent des répercussions économiques et sécuritaires. La France reste en effet un partenaire majeur pour le Tchad, notamment dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. 

En réponse aux critiques, Mahamat Nour Saleh Moustapha a dénoncé les « tentatives d’intimidation » contre la présidence, qu’il attribue à des acteurs opposés à un changement de cap.  Pour l’heure, les autorités tchadiennes n’ont pas encore officiellement répondu aux demandes de la plateforme. Reste à savoir si elles seront prêtes à entériner un tournant historique dans les relations entre N’Djaména et Paris.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *