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Le Mozambique traverse une crise politique majeure à la suite des élections générales du 9 octobre 2024, marquées par des allégations de fraude électorale. L’opposant Venâncio Mondlane, chef de file de l’opposition, est revenu d’exil le 9 janvier 2025, déterminé à contester la légitimité du président élu, Daniel Chapo. 

Les résultats des élections ont été validés par le Conseil constitutionnel, confirmant la victoire de Daniel Chapo, candidat du FRELIMO, le parti au pouvoir. Cependant, Mondlane et ses partisans dénoncent une manipulation électorale orchestrée par des institutions électorales et judiciaires, qu’ils accusent d’avoir biaisé le processus. 

En réponse, Venâncio Mondlane a appelé à une grève générale de trois jours, qui a débuté le 13 janvier 2025. À Maputo, la capitale, des manifestations ont éclaté, rapidement réprimées par les forces de l’ordre. Des barricades ont été érigées dans les rues, et la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces violences ont provoqué plus de 200 morts selon des groupes de défense des droits humains, bien que des sources locales avancent un chiffre plus élevé. 

Les rues de Maputo, désertes, témoignent de la peur qui règne dans le pays. De nombreux habitants, pris entre les tirs et les barricades, préfèrent une « manifestation silencieuse ». Des témoignages poignants, recueillis par des médias internationaux comme RFI, révèlent l’ampleur du désespoir : « L’indépendance du Mozambique commence aujourd’hui », a déclaré un jeune partisan de l’opposition, dénonçant les pertes humaines et la répression. 

« Une première session parlementaire sous tension »

Malgré les tensions, la première session parlementaire de l’Assemblée nouvellement élue s’est tenue à huis clos le 13 janvier, en l’absence des députés de l’opposition. Cette situation renforce le sentiment d’illégitimité chez une population qui accuse les élus de ne pas représenter ses intérêts.  L’investiture de Daniel Chapo est prévue pour le 15 janvier 2025, mais l’opposition continue de mobiliser ses partisans pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « mascarade électorale ». Mondlane reste ferme dans ses appels à un soulèvement populaire, appelant à une mobilisation accrue pour remettre en cause la légitimité du président élu. 

Le Mozambique, déjà fragilisé par des tensions économiques et sociales, fait face à un risque croissant de déstabilisation. Les violences post-électorales ont entraîné des perturbations économiques et des déplacements de populations vers les pays voisins. 

Face à cette crise, la communauté internationale appelle à un dialogue inclusif pour éviter une escalade du conflit. Toutefois, l’avenir du Mozambique reste incertain, alors que le pays se trouve à un tournant décisif de son histoire. 

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