Le Président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadera, est en visite officielle en Russie du mercredi 15 au vendredi 17 janvier 2025, dans le cadre d’une relance des relations bilatérales entre Bangui et Moscou. Cette initiative diplomatique, confirmée par l’ambassade russe à Bangui, marque une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre les deux nations.
Accompagné par une délégation de haut niveau, le Président Touadera met l’accent sur une collaboration renforcée dans plusieurs domaines clés. Parmi les personnalités présentes figure la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baipo-Temon, qui a précédé l’arrivée du chef de l’État à Moscou. Selon elle, cette visite vise à approfondir les relations bilatérales et à explorer des opportunités de coopération dans les domaines sécuritaire, économique et culturel.
La ministre a également souligné l’importance stratégique de ce déplacement, dans un contexte où la Russie est devenue un acteur majeur en République Centrafricaine, notamment à travers son appui sécuritaire et ses initiatives de stabilisation.
« Un contexte marqué par des enjeux sécuritaires »
Cette visite intervient dans un climat où la présence russe en Centrafrique continue de susciter des débats à l’échelle nationale et internationale. Depuis plusieurs années, Moscou a renforcé son influence à Bangui, notamment via des accords militaires, la formation des forces armées centrafricaines (FACA) et la lutte contre les groupes rebelles.
Le rôle des entreprises russes, en particulier dans le secteur minier et sécuritaire, est également au centre des discussions. Bien que leur présence ait contribué à stabiliser certaines zones, elle soulève des questions quant à l’autonomie de la République Centrafricaine dans la gestion de ses ressources.
La relation entre la Centrafrique et la Russie s’est intensifiée ces dernières années. En novembre 2024, un échange téléphonique entre Faustin Archange Touadera et Vladimir Poutine avait permis d’aborder des thématiques majeures, notamment la lutte contre le terrorisme, la sécurité régionale et le développement économique.
La visite actuelle est donc perçue comme une suite logique de ces discussions, avec l’ambition de traduire les engagements en actions concrètes. Les secteurs de l’agriculture, de l’éducation, de l’énergie et de l’exploitation minière figurent parmi les priorités de ce partenariat élargi.
« Les attentes autour de cette visite »
Selon des sources proches de la présidence centrafricaine, des accords de coopération pourraient être signés à l’issue de cette rencontre, notamment dans les domaines de la défense et de l’exploitation des ressources naturelles. Les experts estiment que cette visite pourrait également permettre à la Centrafrique de diversifier ses partenariats internationaux et de renforcer sa souveraineté économique.
La question du rôle de la Centrafrique dans le jeu géopolitique mondial sera également abordée. Face aux rivalités entre grandes puissances, le rapprochement avec Moscou pourrait offrir à Bangui une position plus équilibrée sur la scène internationale.
Parti de Bangui dans la nuit du mardi 14 janvier, le Président Touadera porte de grands espoirs pour cette visite, dans l’objectif de transformer les promesses en projets concrets : « Nous sommes dans une phase décisive de notre histoire où chaque partenariat doit servir les intérêts de notre peuple », aurait-il déclaré avant son départ.
Alors que les relations avec la Russie continuent de se développer, les regards restent tournés vers Moscou, où cette visite pourrait marquer un tournant dans l’histoire des relations diplomatiques entre les deux pays. Ce format met davantage l’accent sur les enjeux géopolitiques, économiques et sécuritaires, tout en intégrant des éléments de contexte.