Depuis plusieurs mois, la ville de Birao, située dans la région de la Vakaga, est plongée dans une insécurité grandissante. Braquages, agressions et attaques armées sont devenus le quotidien des habitants, rendant leur vie extrêmement difficile.
À l’origine de cette instabilité, des hommes armés venus du Soudan voisin et des groupes armés locaux qui règnent en maîtres dans cette région frontalière. Selon les témoignages des habitants, il ne se passe pas une nuit sans qu’un braquage ou une agression armée ne soit signalé.
Les chiffres sont alarmants : au cours des deux derniers mois, plus de neuf braquages à main armée ont été enregistrés, causant la mort de trois personnes. L’attaque la plus récente a ciblé des conducteurs de moto-taxis, qui ont été violemment tabassés et dépouillés de tous leurs biens.
Éric Moustapha, un conducteur de taxi à Birao, témoigne de l’ampleur des dangers : « Circuler au-delà de 25 kilomètres, c’est risquer sa vie. À tout moment, on peut être attaqué ou dépouillé par des hommes armés. Nous travaillons dans la peur constante. »
« Une population abandonnée »
Un humanitaire de l’ONG Olivier Homme de Galilée, qui a requis l’anonymat, décrit une réalité accablante : « La vie des habitants de Birao est extrêmement difficile, qu’il s’agisse de la saison sèche ou de la saison des pluies. Ils vivent dans une peur constante, sans protection adéquate », a-t-il confié.
Malgré la présence des Forces de sécurité intérieure (FSI) et des Forces armées centrafricaines (FACA), leur manque de moyens logistiques les empêche d’agir efficacement. Quant à la MINUSCA, bien que dotée des ressources nécessaires, elle est critiquée pour son inaction face à la détérioration de la situation. Face à cette insécurité chronique, une autorité locale de Birao appelle à une mobilisation accrue. « Nous demandons au gouvernement et à la MINUSCA d’intensifier les patrouilles, surtout la nuit, car c’est à ces moments-là que les attaques se multiplient. La population ne peut pas continuer à vivre dans la terreur », a-t-elle déclaré.
Les habitants de Birao lancent un appel désespéré aux autorités centrafricaines pour qu’elles interviennent de toute urgence : « Si les autorités de Bangui pouvaient venir à notre secours, cela redonnerait espoir à une population qui se sent abandonnée », a plaidé un autre habitant.
La situation dans la Vakaga met en lumière l’incapacité des forces nationales et internationales à garantir la sécurité dans certaines zones reculées de la République centrafricaine. Face à cette réalité, des mesures concrètes et immédiates sont nécessaires pour protéger les populations civiles et rétablir l’ordre dans cette région meurtrie.