0 4 minutes 1 semaine

Pour la deuxième fois en moins d’un an, la Banque mondiale a décidé de suspendre ses financements en faveur du Gabon. L’annonce, faite au ministère de l’Économie gabonais, intervient dans un contexte déjà tendu pour l’État, marqué par des difficultés financières croissantes. Cette décision survient en marge du sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui s’est tenu le 16 décembre 2024 à Yaoundé. 

Comme lors de la première suspension des financements en juin 2024, cette décision est motivée par une accumulation d’impayés de la part de Libreville. Si, en 2024, le gouvernement avait évoqué un « aléa technique » pour expliquer les retards et avait rapidement régularisé la situation, cette fois-ci, les tensions de trésorerie empêchent une résolution rapide du problème. 

La situation économique gabonaise est marquée par une dette publique en hausse et des difficultés dans la collecte des recettes fiscales. Le sommet de la Cemac a mis en lumière ces défis, notamment à travers l’intervention d’Abebe Aemro Selassie, directeur Afrique du Fonds monétaire international (FMI), qui a souligné la gravité de la situation financière du Gabon. 

« Une pression accrue sur le gouvernement »

Cette suspension constitue un coup dur pour le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. En privé, le chef de l’État exprime de plus en plus son agacement face aux erreurs répétées de son administration. Le ministre de l’Économie, Mays Mouissi, en charge de la gestion de la dette et des recettes fiscales, est particulièrement sous pression, accusé de ne pas avoir su éviter cette nouvelle crise. 

Le Gabon, déjà en quête de financements pour stabiliser son économie, se retrouve ainsi dans une position encore plus délicate. La suspension des décaissements de la Banque mondiale compromet des projets en cours et réduit les marges de manœuvre du gouvernement, au moment où les attentes sociales et économiques sont élevées. 

Cette suspension met en lumière les défis structurels auxquels le Gabon est confronté : une dépendance excessive aux financements extérieurs, une gestion budgétaire insuffisante et une pression croissante sur les revenus de l’État. Sans mesures correctives rapides, la confiance des partenaires internationaux pourrait s’éroder davantage, compliquant les efforts de relance économique. 

Les prochaines semaines seront déterminantes pour le Gabon, qui devra rassurer ses créanciers et prouver sa capacité à honorer ses engagements financiers. Une régularisation rapide des impayés auprès de la Banque mondiale est indispensable pour éviter une détérioration plus profonde de la situation économique et sociale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *