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Lors d’une audience tenue le vendredi 10 janvier 2025 avec le Président de la République, Faustin-Archange Touadéra, les évêques de Centrafrique ont exprimé leur profonde inquiétude face aux conditions d’apprentissage déplorables dans les écoles du pays.

Dans cette déclaration conjointe, les 9 évêques de Centrafrique ont dénoncés le manque d’infrastructures, l’absence prolongée d’enseignants et l’insuffisance de matériel didactique, des problèmes particulièrement criants dans les provinces. 

Monseigneur Désiré Nongo Azagbia, évêque de Bossangoa, a dressé un tableau sombre de la situation dans l’Ouham, où les enfants, faute d’infrastructures scolaires adéquates et d’enseignants, voient leur avenir sérieusement compromis. Il a mis en garde contre les répercussions à long terme de cette crise sur la jeunesse, qui risque de se retrouver dans un cercle vicieux de pauvreté et de marginalisation. 

Monseigneur Juan José Aguirre Muños, évêque de Bangassou, a ajouté que les zones rurales de son diocèse, déjà fragilisées par les conflits armés, souffrent de l’effondrement du système éducatif : « Beaucoup d’écoles ont été détruites ou réquisitionnées par des groupes armés, et les enfants sont contraints de suivre des cours dans des conditions indignes, parfois à même le sol, sous des arbres. Ces enfants sont les premières victimes de l’instabilité qui gangrène notre pays. » 

Monseigneur Mirek Gucwa, évêque de Bouar, a pour sa part pointé du doigt le manque de volonté politique et le désengagement des autorités : « Les enseignants refusent de rejoindre leurs postes dans les zones rurales, non seulement en raison du manque de salaires ou d’incitations, mais aussi par crainte pour leur sécurité. Comment garantir une éducation de qualité dans ces conditions ? » 

Quant à Monseigneur Victor Hugo Castillo Martaritta évêque de Kaga-Bandoro, il a dénoncé l’abandon presque total des écoles dans les zones les plus touchées par les conflits : « Nous sommes témoins d’un système où seules les grandes villes bénéficient d’un semblant d’effort, tandis que les zones rurales sont laissées pour compte. Le désespoir grandit chez les jeunes, ce qui les rend plus vulnérables au recrutement par les groupes armés. » 

« Un appel pressant aux autorités »

Les neuf évêques du pays ont unanimement appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes et concrètes pour sauver l’éducation en Centrafrique. Ils demandent la réhabilitation des infrastructures scolaires, un meilleur accompagnement des enseignants et une sécurisation des zones rurales pour permettre une reprise effective des cours. 

« L’éducation est la clé pour reconstruire notre pays, mais sans une action immédiate et décisive, nous risquons de sacrifier toute une génération », ont-ils prévenu dans une déclaration commune. 

Face à ces constats, le président Faustin-Archange Touadéra s’est engagé à travailler avec les partenaires internationaux et les organisations locales pour améliorer l’accès à l’éducation. Cependant, les évêques ont rappelé que seules des actions concrètes et durables permettront de répondre aux attentes des populations et de redonner espoir aux jeunes centrafricains. 

La situation reste critique, et le temps presse pour éviter une aggravation de la crise éducative qui menace déjà de compromettre l’avenir du pays. 

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