Un grave incident a endeuillé les forces armées centrafricaines (FACA) ce dimanche 12 janvier 2025, dans le village de Gobolo, situé à 35 km d’Abba, dans la préfecture de la Nana-Mambéré. Un jeune soldat a abattu son supérieur hiérarchique, un adjudant-chef, avant de prendre la fuite avec une forte somme d’argent.
D’après les informations recueillies, les deux militaires faisaient partie d’une mission de protection des exploitants miniers chinois opérant dans la région. Le chef et son subordonné étaient en déplacement à Bouar pour récupérer leurs primes globales d’alimentation (PGA), d’un montant de 150 000 FCFA par personne, pour un nombre selon les informations de 25 soldats.
C’est sur le chemin du retour que le soldat, chargé de la protection de son supérieur, a ouvert le feu sur lui, le tuant sur-le-champ. La victime, identifiée comme l’adjudant-chef Yarapandé, faisait partie de la promotion 2006 des FACA. Après son acte, le meurtrier présumé a pris la fuite, tirant sur les barrières de sécurité pour intimider et disperser d’éventuels poursuivants. Il demeure introuvable à l’heure où nous écrivons ces lignes.
« Un climat inquiétant »
Cet acte tragique met à jour des tensions internes au sein des FACA, souvent agacées par des conditions de vie difficiles et un encadrement insuffisant. La situation pourrait également révéler des frustrations liées aux primes ou à la gestion financière au sein des troupes.
A en croire un autre militaire contacté, celui-ci témoigne que l’assassin se montre toujours agressifs et ne respecte pas les consignes de sa hiérarchie. Cela met en lumière sa moralité.
S’il faut le dire, le village de Gobolo, comme d’autres zones minières, est stratégique pour l’économie locale, en raison de la présence d’exploitants étrangers. Cet incident pourrait fragiliser la confiance dans les FACA pour sécuriser ces régions sensibles.
« Réactions et enquête en cours »
Les autorités locales ont condamné cet acte avec la plus grande fermeté. Le parquet de Bouar a aussitôt ouvert une enquête pour retrouver l’auteur des faits et faire la lumière sur les circonstances du drame. Les autorités locales plaident pour un renforcement de la discipline au sein des forces armées détachés dans les villes de province et à garantir la sécurité des populations locales ainsi que des partenaires étrangers.
Cet événement tragique souligne l’urgence de réformes structurelles dans l’armée centrafricaine, notamment en matière de discipline, de gestion des ressources et d’amélioration des conditions de vie des soldats. Il est impératif d’agir rapidement pour prévenir d’autres dérives et restaurer la confiance dans une institution cruciale pour la stabilité du pays.