Dépassés par les évènements, les leaders du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) sont obligés de revoir leur copie face au pouvoir préoccupé par le troisième mandat du Président de la République.
Du mépris ou du réalisme politique de la part du porte-parole de la Présidence de la République, Albert Mokpeme Yaloke.
Dans une interview accordée à la radio Ndeke Luka, le vendredi dernier, le porte-parole de la Présidence a déclaré : « Le Président de la République est toujours ouvert au dialogue…Si les membres de BRDC veulent le rencontrer, qu’ils formulent la demande et ils écoutent… »
Plus loin, Albert Mopkpeme va ajouter « Le pays avance ceux qui sont pour la Constitution comme le pays avance aussi avec qui sont hostiles à la Constitution »
Une réponse officielle de la part des autorités à tous ceux qui réclament un dialogue aujourd’hui avec le pouvoir.
« Historique des dialogues en République Centrafricaine »
Les chances de l’opposition d’obtenir un dialogue inclusif avec le président Touadera sont minces, compte tenu de l’historique des dialogues en Centrafrique. Les pouvoirs ont toujours accepté de dialoguer avec les forces vives de la nation ou avec les groupes armés en raison d’un rapport de force défavorable.
Cela peut s’expliquer par le fait d’une pression politique, au travers des manifestations publiques ou la pression diplomatique ou les partenaires sont obligés d’intervenir, appelant toutes les parties à la négociation et enfin la pression militaire, ou les groupes armés font leur loi sur l’ensemble du territoire national.
Le dialogue de Khartoum au Soudan en 2018 en est une illustration. Plus de 90% du territoire était occupé par les groupes armés, et le président Touadéra était pressé d’aller discuter avec les groupes armés.
« Revendications de l’opposition : Enjeux et défis »
Cependant, les revendications actuelles de l’opposition portent principalement et essentiellement sur la révision de certaines dispositions de la Constitution actuelle pour leur permettre de concourir lors des prochaines échéances électorales notamment la présidentielle. On peut se demander si l’intérêt de la population est pris en compte dans ces revendications de l’opposition.
Il est important de noter que les leaders de l’opposition ont évolué dans leurs prises de position, passant d’une non-reconnaissance de la Constitution du 30 août 2023 à une demande de dialogue avec le pouvoir. Cependant, cette demande peut être perçue comme une faiblesse, car les leaders de l’opposition semblent être dans une position de demandeurs plutôt que de partenaires égaux.
Pour que les revendications de l’opposition tiennent debout, il faudrait que les leaders de l’opposition soient capables de mobiliser une pression politique suffisante pour contraindre le pouvoir à négocier. Cela pourrait passer par des manifestations publiques, des campagnes de sensibilisation ou des négociations avec les partenaires internationaux de la RCA.
Oui, les chances de l’opposition d’obtenir un dialogue inclusif avec le président Touadera sont faibles. Mais elles pourraient être améliorées si les leaders de l’opposition sont capables de mobiliser une pression politique suffisante et de négocier en position de force.
De jour en jour les grands partis qui composent le BRDC sont affaiblis par des divisions internes.