Lors du premier Conseil des ministres de l’année, le Président de la République, Faustin Archange Touadera, n’a pas mâché ses mots face à ce qu’il considère comme un manque d’engagement de certains membres de son gouvernement. Dans un discours ferme et sans détour, le chef de l’État a dénoncé des comportements qu’il juge incompatibles avec la politique de développement et les attentes de la population.
« Je veux des résultats, clame le Président »
« Le peuple centrafricain attend de nous des résultats. Je ne peux tolérer des comportements qui freinent l’élan de notre politique générale », a déclaré le Président Touadera. Il a insisté sur le fait que chaque ministre doit prendre ses responsabilités pour honorer les engagements pris envers la Nation. Dénonçant ainsi un manque de volonté réel de la part de certain ministre et qui surpasse le cadre institutionnel pour des fins personnelles. Le chef de l’État a exprimé son mécontentement face à des absences répétées et injustifiées lors des conseils des ministres : « Certains boycottent les conseils de cabinet et les conseils des ministres sous des prétextes fallacieux », a-t-il dénoncé.
‹‹ Des priorités mal placées ››
Le Président a également critiqué des pratiques qu’il estime préjudiciables à l’efficacité gouvernementale. Selon lui : Certains ministres passent : « plus de temps dans des missions à l’étranger, souvent sans retombées concrètes pour le pays ». D’autres se concentrent davantage sur leurs affaires personnelles ou leur image sur les réseaux sociaux, au détriment de leurs fonctions.
Il a également fustigé la fuite d’informations sensibles : « Les comptes rendus des audiences et des missions à l’étranger se retrouvent sur les réseaux sociaux. Où est la confidentialité ? Où est le respect du secret d’État ? »
‹‹ Un appel à la responsabilité collective ››
Le Président Touadera a rappelé que : « la fin d’année est une période sensible où la vigilance doit être redoublée ». Pourtant, il a regretté qu’un quorum de ministres ait fait défaut, certains ayant préféré « passer leurs vacances à l’étranger plutôt que de répondre aux besoins de la nation ».
Il a tenu à souligner qu’aucun membre du gouvernement ne devait se considérer comme un « super ministre » au-dessus des autres. « Nous sommes ici pour servir, pas pour nous servir », a-t-il martelé.
Touadera n’a pas non plus épargné les séminaires gouvernementaux, qu’il a jugés sans impact significatif : « À quoi bon organiser ces rencontres si les recommandations ne sont pas appliquées ? », a-t-il interrogé.
Le locataire du palais de la Renaissance, a réitéré son exigence de résultats concrets et durables : « Le peuple centrafricain nous regarde et nous juge. Nous devons être à l’écoute de leurs besoins et respecter la légalité. Ceux qui ne se sentent pas capables de remplir leurs missions doivent en tirer les conséquences. »
Ce discours, aux allures de mise en garde, marque la volonté du chef de l’État de reprendre la main sur un gouvernement qu’il souhaite plus discipliné et plus efficace. Les ministres entendront-ils cet appel ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : l’heure est à l’action et à la rigueur en Centrafrique, vers une perspective des rumeurs d’un probable remaniement ministériel.