Une note officielle adressée au Président de la République, Faustin Archange Touadéra, met en lumière de graves dysfonctionnements au sein de la Police Nationale, dans le cadre de la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Mais pour la Direction Générale de la Police, il s’agit d’une campagne de désinformation.
‹‹ Des critiques envers la gestion de la Police Nationale ››
Ce document, signé par le ministre et Chef de Cabinet Militaire du Président de la République, Thomas Théophile Timangoua, soulève des préoccupations sur des pratiques de favoritisme, des violations des règles et un climat de tension interne.
La note, émanant des membres du Comité de Pilotage de la Réforme de la Police Nationale, accuse le Directeur Général de la Police d’abus de pouvoir et de favoritisme. Selon les signataires, ce dernier profiterait de sa proximité familiale avec le Président pour contourner les règles et échapper à toute sanction, même en cas de fautes graves.
Les membres du Comité de Pilotage dénoncent également un non-respect des procédures concernant les nominations, les avancements en grade et la gestion des ressources humaines. Ils pointent du doigt un système où les suggestions et propositions du Comité sont systématiquement ignorées, ce qui freine la modernisation de l’institution.
‹‹ Un climat de tension et de dysfonctionnement ››
La note décrit un climat délétère au sein de la Police Nationale, où le favoritisme, les querelles internes et le laxisme minent le bon fonctionnement de l’institution : ‹‹ Les réformes, pourtant cruciales pour garantir la professionnalisation de la police, semblent compromise par des luttes d’influence et des pratiques jugées contraires aux principes d’équité et de transparence ››, précise la note.
En outre, le texte attire l’attention sur des problèmes structurels liés à l’Inspection Générale de la Police et au contrôle des nominations, dénonçant des lacunes organisationnelles qui empêchent l’avancement des réformes.
Pour remédier à cette situation, les signataires de la note appellent à une intervention directe du Chef de l’État. Parmi les recommandations figurent : Le renforcement de l’ordre et de la discipline au sein de la Police Nationale, en instruisant le Ministre de la Sécurité Publique de ramener l’autorité au sein du département. Le respect strict des procédures de nomination et de gestion, pour garantir l’équité et restaurer la confiance dans l’institution. La lutte contre le laxisme chronique, considéré comme un frein majeur aux réformes en cours.
Mais de l’avis de la Direction Générale de la Police Nationale, il s’agit d’une campagne de désinformation perpétrée par certains hauts gradés de la Police pour jeter du discrédit sur son Directeur et empêché à ce que les reformes ne puissent aboutir à leurs fins.
‹‹ Une situation à risque pour les réformes ››
Ces révélations posent la question de l’impact de ces dysfonctionnements sur la crédibilité et l’efficacité des réformes engagées. Si aucune mesure corrective n’est prise, la modernisation de la Police Nationale risque d’être compromise, fragilisant davantage la gouvernance et la sécurité publique en République Centrafricaine.
Ce document place le Président de la République face à une situation délicate. D’un côté, il est appelé à agir fermement pour rétablir la discipline et garantir le respect des règles. De l’autre, les accusations de favoritisme pourraient ternir l’image de son administration et de son entourage. Pour les observateurs, cette affaire est un test important pour le Chef de l’État, qui doit démontrer sa volonté de faire respecter les principes de bonne gouvernance et d’équité, éléments essentiels pour la réussite des réformes et la consolidation des institutions républicaines. En attendant les yeux sont tournés vers le Palais de la Renaissance.