Depuis plusieurs mois, un vent de contestation souffle parmi les clients de la Caisse Mutuelle de Crédit Centrafricaine (CMCA). Les difficultés d’accès aux comptes, les reports incessants des paiements, notamment pour les salaires de certains fonctionnaires, et le manque de réponses claires de la part de l’institution nourrissent les inquiétudes quant à sa crédibilité.
Les tensions sont particulièrement vives dans les agences de la CMCA des combattants et du 4e arrondissement de Bangui. À l’approche des fêtes, plusieurs soulèvements de clients mécontents ont été signalés, notamment concernant le paiement des soldes. Le dernier en date, survenu le 8 janvier 2025, a impliqué des agents de sécurité protestant contre le non-versement de leurs salaires.
Ces incidents récurrents alimentent un climat de méfiance chez les clients, qui doutent de la capacité de leur institution financière à répondre efficacement à leurs besoins, comma a souligné l’un des clients sous couvert de l’anonymat : « nous nous interrogeons sur la capacité réel de la CMCA à répondre à nos besoins. Souvent quand tu viens pour des transactions, on te sert que la moitié de ce que tu demandes et même parfois on te dit clairement qu’il y a pas de sous pour te servir ».
« Un silence préoccupant de la direction »
Malgré l’ampleur de la situation, les responsables de la CMCA refusent de s’exprimer publiquement. Contactés par notre rédaction, ils ont décliné toute prise de parole, laissant les interrogations des clients sans réponse.
Cette absence de transparence jette une ombre de doute sur l’image de la CMCA, pourtant censée être une alternative flexible et accessible aux banques traditionnelles, c’est qu’à laisser entendre un économiste : « Les micros finances ont pour vocation de permettre des transactions rapides et sans formalités lourdes, une promesse que la CMCA semble aujourd’hui peiné à tenir ».
Face à ce mécontentement grandissant, il est urgent pour la CMCA de regagner la confiance de ses clients : « Une communication claire, des mesures correctives sur la gestion des fonds et un renforcement des services offerts sont autant de pistes que l’institution devra explorer pour redresser la situation », renchéri l’économiste.
Dans un pays où les alternatives bancaires sont limitées, la CMCA joue un rôle crucial dans l’accès aux services financiers pour une grande partie de la population. L’heure est donc venue pour ses dirigeants de sortir de leur silence et d’agir pour éviter une crise de confiance plus profonde.