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Lors des célébrations de la fête du Nouvel An 2025, des propos critiques envers le gouvernement de Paul Biya ont résonné dans les églises du Cameroun, notamment de la part de l’évêque Barthélémy Yaouda Hourga. Cette sortie a suscité un large débat dans le pays, alors que les tensions liées à la gouvernance de Paul Biya se font de plus en plus ressentir à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025.

L’évêque, coiffé de sa mitre beige, s’est exprimé avec une grande vigueur lors de son homélie, manifestant son mécontentement face à la situation actuelle. Avec une voix pleine de ferveur, il a déclaré : « On ne va pas souffrir plus que ça encore. On a déjà souffert, le pire ne viendra pas, même si c’est le diable qui prend le pouvoir au Cameroun, et on verra après. » Ces paroles fortes ont provoqué l’acclamation du public, qui a salué son audace.

Une fois son intervention terminée, l’évêque a ramassé ses papiers posés sur la table dédiée à l’homélie, avant de se tourner vers l’assistance pour clore son discours par la traditionnelle bénédiction. Ce moment a été largement partagé sur les réseaux sociaux, où l’extrait de son intervention est rapidement devenu viral.

« Le malaise camerounais : un sentiment d’impuissance grandissant »

Les propos de l’évêque soulèvent des questions cruciales sur la situation politique et sociale du Cameroun : « Qu’est-ce que les Camerounais n’ont pas encore enduré ? » s’interroge-t-on dans de nombreux cercles. La question récurrente est de savoir pourquoi le malaise généralisé dans le pays ne pousse pas les dirigeants à mettre fin aux souffrances endurées par une grande partie de la population. L’inflation, le chômage, les violences intercommunautaires, ainsi que la gestion des conflits internes, notamment dans les régions anglophones, sont des problématiques qui pèsent lourdement sur le quotidien des Camerounais.

Un point particulièrement sensible soulevé par l’évêque est l’interdiction de s’exprimer librement sur ces souffrances. Alors qu’on incite les Camerounais à éviter les discours de haine, les autorités continuent de délivrer des paroles de violence qui semblent alimenter la fracture sociale. Cette contradiction, vécue par beaucoup comme un manque d’écoute et de réactivité face aux besoins du peuple, alimente un sentiment de frustration qui se fait de plus en plus entendre, notamment à l’approche de l’élection présidentielle.

« L’incertitude autour de Paul Biya »

L’élection présidentielle de 2025 se profile à l’horizon, mais l’incertitude demeure quant à la candidature de Paul Biya. À 92 ans et après 42 ans de pouvoir, le président actuel n’a pas encore annoncé s’il briguerait un septième mandat. Ce flou laisse place à des spéculations croissantes. Si certains plaident pour un renouvellement de la classe politique, d’autres voient en Biya la continuité d’un système qu’ils jugent inadapté aux défis contemporains du Cameroun.

L’absence de réponse claire sur sa candidature alimente également les doutes quant à la vision politique de l’actuel gouvernement et au désir de réformes pour moderniser le pays. La pression monte alors que les Camerounais attendent des réponses aux défis sociaux et politiques qui les affectent.

À quelques mois de l’élection présidentielle, l’avenir du Cameroun reste suspendu à la décision de Paul Biya. Les propos de l’évêque Hourga ne sont qu’un reflet des frustrations profondes qui traversent le pays. Les Camerounais, qui ont supporté des décennies de souffrance, espèrent désormais que les élections à venir offriront l’opportunité d’un changement réel, une réponse aux problèmes structurels et une nouvelle ère de gouvernance.

Dans ce contexte, le Cameroun se trouve à un tournant décisif. Que l’on parle de Paul Biya ou de ses successeurs potentiels, la question demeure : les dirigeants du pays sauront-ils écouter la voix du peuple et agir pour le bien-être des citoyens, ou continueront-ils à ignorer les appels à la justice et à l’égalité ? Une chose est certaine : les Camerounais ne sont plus prêts à endurer davantage.

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