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Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) a réaffirmé ce mardi son opposition farouche à un éventuel troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra. Cette annonce intervient alors que des groupes de soutien au chef de l’État appellent à sa candidature, soutenus par la nouvelle constitution adoptée en 2023.

Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, Maître Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du BRDC, a rappelé les dangers liés à la modification des règles démocratiques en ces termes : « En Centrafrique, l’histoire démontre que les tentatives de troisième mandat sont souvent sources de troubles tumultueux. Nous sommes déterminés à barrer la route à cette initiative par tous les moyens légaux. ».

Martin Ziguélé, porte-parole de la coalition, a renchéri : « Le président Touadéra ne briguera pas un troisième mandat. Le peuple centrafricain ne saurait tolérer une telle violation des principes démocratiques. »

« Un débat relancé par la nouvelle constitution »

Adoptée en août 2023, la nouvelle constitution, soutenue par les partisans de Faustin-Archange Touadéra, supprime la limitation du nombre de mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à une potentielle réélection en 2025. Ce changement a été précédé d’un référendum controversé, dénoncé par l’opposition comme une manœuvre visant à consolider le pouvoir du président.

Depuis quelques semaines, des associations pro-gouvernementales multiplient les appels en faveur d’une candidature de Touadéra, arguant qu’il est le seul garant de la stabilité du pays. Ces revendications suscitent de vives tensions dans un contexte politique déjà marqué par des divisions profondes.

Le BRDC, une coalition d’opposition formée en juillet 2023 et regroupant plusieurs partis politiques et organisations civiles, a annoncé une série d’actions pour contrer ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire ». Ces actions incluront des manifestations pacifiques, des recours devant les juridictions nationales et internationales, ainsi qu’une mobilisation de la société civile a affirmé Maître Mboli-Goumba : « Nous ferons appel à toutes les instances compétentes pour défendre la démocratie et la stabilité de notre pays. L’alternance est un principe sacré qu’aucune constitution ne peut abroger impunément ».

Les tentatives de prolongation des mandats présidentiels ont souvent été sources de crises en Afrique, et la République centrafricaine ne fait pas exception. Les opposants craignent que cette démarche ne conduise à une instabilité politique et à une reprise des violences dans un pays déjà fragilisé par des années de conflit. La communauté internationale suit également de près cette situation. Plusieurs organisations, dont l’Union africaine et l’ONU, ont exprimé leur inquiétude face à la possibilité d’une modification constitutionnelle controversée, qui pourrait porter atteinte aux acquis démocratiques du pays.

« Un appel à la vigilance populaire »

Le BRDC a appelé les citoyens centrafricains à rester mobilisés et à défendre les principes démocratiques établis : « C’est ensemble, dans le respect de la légalité, que nous pourrons préserver notre nation », a conclu Martin Ziguélé.

Alors que les débats s’intensifient, une question demeure : Faustin-Archange TOUADERA cédera t-il à la pression de ses partisans ou écoutera t-il les voix appelant au respect des limites constitutionnelles ? La réponse pourrait bien définir l’avenir politique de la République centrafricaine.

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