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Depuis plusieurs semaines, Ngaoundaye, une ville de la préfecture de l’Ouham-Pendé, est secouée par des tensions croissantes entre agriculteurs et éleveurs. Ces différends, centrés sur l’usage des terres et les destructions des champs par les troupeaux, ont dégénéré en violences, faisant plusieurs blessés graves. 

Les agriculteurs de Ngaoundaye dénoncent la destruction systématique de leurs champs par des troupeaux de bétails, laissés sans surveillance par les éleveurs. Les dégâts, notamment sur les cultures vivrières telles que le mil, sont considérables, menaçant les moyens de subsistance des populations locales.  Les tentatives de résolution pacifique se soldent souvent par des affrontements. Un incident marquant a eu lieu récemment lorsqu’un agriculteur d’une trentaine d’années, voulant demander aux éleveurs de retirer leurs bêtes de son champ, a été blessé par une flèche. 

Ce lundi 05 janvier 2025, deux jeunes garçons, âgés de 12 ans et 9 ans, ont été gravement blessés à coups de flèche. Le premier a été touché au coude, et le second à la main, après avoir reproché à des éleveurs la destruction d’un champ par leurs bœufs.  Rapporte une autorité locale.

« Des autorités locales impuissantes »

Cette montée des violences inquiète profondément le maire de Ngaoundaye, qui tire la sonnette d’alarme : « Les agriculteurs n’ont plus aucun recours face à ces agressions. Quand les coupables sont arrêtés, ils ressortent très rapidement de prison, ce qui encourage l’impunité », déplore-t-il. 

Le maire pointe également l’absence d’autorités agricoles dans la ville. Tandis que les autorités en charge de l’élevage sont présentes, elles peinent à gérer ces conflits qui prennent de l’ampleur. Ce déséquilibre renforce le sentiment d’abandon des agriculteurs, qui se sentent sans défense face à ces agressions. 

Les habitants de Ngaoundaye appellent les autorités nationales à intervenir de toute urgence. Ils réclament entre autres, la mise en place d’un cadre de dialogue entre agriculteurs et éleveurs pour désamorcer les tensions.  La présence d’autorités agricoles dans la ville pour aider les agriculteurs à protéger leurs terres et encadrer les activités d’élevage, initié des mesures judiciaires strictes contre les auteurs de violences pour mettre fin à l’impunité. 

Ce conflit entre agriculteurs et éleveurs à Ngaoundaye illustre les défis auxquels sont confrontées les communautés rurales en Centrafrique. L’absence d’un cadre réglementaire clair pour l’usage des terres, combinée à un manque de moyens pour faire respecter la loi, exacerbe les tensions entre les différents groupes. 

Si aucune action concrète n’est prise rapidement, la situation risque de dégénérer davantage, augmentant les violences et mettant en péril la sécurité alimentaire et sociale de toute la région. Pour l’instant, les habitants de Ngaoundaye restent livrés à eux-mêmes, dans l’attente d’une intervention salvatrice des autorités. 

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