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Depuis l’adoption de la nouvelle Constitution le 30 août 2024, le climat politique en République centrafricaine est marqué par des tensions persistantes entre le pouvoir de Bangui et l’opposition. Alors que le président Faustin Archange Touadéra affiche une volonté de dialogue dans son discours sur l’état de la Nation, le format et la sincérité de ces pourparlers restent flous, suscitant des doutes et des critiques.

‹‹ Des intentions affichées, mais des actes manquants ››

Le chef de l’État affirme vouloir engager des discussions pour apaiser les tensions, mais aucun cadre formel n’a été défini à ce jour. Cette absence de clarté est vivement critiquée par Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC). Lors d’une conférence de presse tenue le 30 décembre, ce dernier a dénoncé le « double jeu » du président Touadéra : « D’une part, il indique vouloir discuter avec l’opposition, mais de l’autre, il bloque tout. »

Face à ce blocage, les Nations Unies ont intensifié leurs efforts pour établir un dialogue avant les élections locales et présidentielles prévues cette année. Jean-Pierre Lacroix, représentant de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix, a récemment rencontré séparément les deux parties pour réaffirmer l’engagement de l’organisation. Cependant, le format reste à définir : conférence nationale inclusive, dialogue bilatéral ou groupes de travail thématiques, plusieurs options sont sur la table mais aucun format n’a encore filtré.

‹‹ Des enjeux électoraux pressants ››

L’urgence de ces discussions est accentuée par l’imminence des scrutins de 2025. Un accord rapide sur le cadre du dialogue est essentiel pour éviter une aggravation des tensions politiques. Les acteurs internationaux, notamment l’ONU, l’Union africaine et la CEEAC, jouent un rôle clé dans la pression exercée sur les parties pour qu’elles s’engagent dans ce processus.

Malgré les bonnes intentions affichées, des garanties sont nécessaires pour instaurer la confiance : un agenda clair, des engagements écrits et la présence d’observateurs neutres. Sans ces prérequis, les pourparlers risquent de devenir un simple exercice de communication politique.

Le temps presse pour la Centrafrique. L’avenir du dialogue déterminera non seulement le climat des prochaines élections, mais aussi la stabilité du pays à long terme.

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