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L’affaire Dominique Yandocka, député de la 1ère circonscription du 4ᵉ arrondissement de Bangui, entre dans une nouvelle phase avec l’annonce de l’ouverture de son procès prévue pour le 20 décembre 2024. Arrêté le 15 décembre 2023 à son domicile, il est accusé de complot et d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. Cette affaire, qui suscite une vive controverse depuis un an, met en lumière des tensions politiques croissantes en République centrafricaine. 

‹‹ Un an de détention controversée ››

 Malgré son immunité parlementaire, Dominique Yandocka a été arrêté dans des circonstances qui continuent de soulever des interrogations. Le gouvernement centrafricain a invoqué des accusations graves de tentative de coup d’État et de complot. Cependant, ses avocats et son parti politique, ITA, dénoncent une procédure irrégulière. Selon eux, ni son immunité parlementaire n’a été levée, ni le caractère de flagrance démontré, ce qui remet en question la légalité de sa détention. 

Depuis son arrestation, Yandocka est détenu à la prison militaire du camp de Roux à Bangui. Sa défense, menée par Maîtres Bruno Gbiegba et Nicolas Tiangaye, a maintes fois alerté sur la détérioration de son état de santé et l’absence de soins appropriés. Ces derniers mois, la pression exercée par la société civile et la communauté internationale pour obtenir une clarification sur son sort a conduit à l’inscription de son dossier à la deuxième session criminelle à la Cour d’Appel de Bangui. 

‹‹ Une procédure judiciaire très attendue ››

L’ouverture du procès, prévue ce 20 décembre 2024, est perçue comme un moment clé pour déterminer la crédibilité du système judiciaire centrafricain dans un contexte marqué par des tensions politiques exacerbées. Pour le gouvernement, cette audience permettra de prouver que Dominique Yandocka est impliqué dans des activités subversives. De son côté, l’opposition considère cette procédure comme une tentative d’intimidation et de répression visant à réduire les voix dissidentes. 

Le mouvement ITA a fermement dénoncé ce qu’il qualifie de harcèlement politique. Selon ses responsables, l’arrestation de Yandocka s’inscrit dans une stratégie plus large visant à museler l’opposition et à instaurer un climat de peur.  Cette affaire a attiré l’attention d’organisations internationales, notamment l’ONU et plusieurs ONG de défense des droits humains. Dans plusieurs déclarations, elles ont exprimé leurs inquiétudes face aux violations des droits fondamentaux et au recul des libertés démocratiques en République centrafricaine. 

‹‹ Une affaire aux répercussions politiques majeures ››

Un an après son arrestation, l’opinion publique reste divisée. Pour une partie des Centrafricains, cette affaire symbolise la fragilité des institutions démocratiques et la politisation de la justice. D’autres, en revanche, estiment que l’État agit pour préserver la stabilité nationale face à des menaces internes.  Ce procès pourrait non seulement déterminer le sort de Dominique Yandocka, mais aussi avoir des répercussions profondes sur le climat politique en République centrafricaine. 

Pour les défenseurs des droits humains, il est crucial que les procédures judiciaires soient respectées et que le procès se déroule en toute transparence. Toute tentative de manipulation ou de violation des droits de la défense pourrait exacerber les tensions et affaiblir davantage la confiance de la population envers les institutions. 

En attendant l’ouverture de ce procès très attendu, Dominique Yandocka continue de clamer son innocence, soutenu par ses avocats et une partie de la classe politique centrafricaine, qui appelle à une justice équitable et indépendante. 

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