0 4 minutes 1 mois

En pleine crise financière, l’Etat centrafricain peine à boucler le financement des élections locales prévues pour le premier semestre 2025. Au-delà des défis logistiques et techniques, le premier ennemi de l’Autorité Nationale des Elections (A.N.E) reste les finances. Ce qui fait déjà dire aux observateurs lucides de l’actualité nationale que le pays court déjà le risque d’un énième report.

Théophile Mokokoama, rapporteur-général et porte-parole de l’A.NE, n’est pas passé au dos de la cuillère pour confier en exclusivité à « Afrique en plus » le calvaire qui est celui de son organisation à pouvoir mobiliser les ressources nécessaires devant faciliter la bonne tenue des opérations de recensement électoral. 1.156.263.000 de francs CFA, c’est le montant qui reste, à en croire l’A.N.E pour permettre de boucler le financement des opérations de recensement électoral dans l’aire 1, qui compte la ville de Bangui et 11 préfectures de la République centrafricaine.  

En effet, comme analysé dans nos précédents éditoriaux, malgré la contribution de la France au « basket fund » détenu par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), l’A.N.E peine en effet à mobiliser les ressources nécessaires en vue de l’organisation des prochaines élections. Inutile de rappeler que l’Etat traverse aujourd’hui une vraie crise financière, marquée notamment par le refus du Fonds Monétaire Internationale (FMI) à décaisser la dernière tranche de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) ; laquelle est essentielle pour permettre de supporter certaines dépenses publiques. Là où le bât blesse est que le gouvernement n’arrive toujours pas à communiquer en toute responsabilité sur le déficit financier actuel qui dénote déjà l’impossibilité de tenir l’agenda présenté dernièrement par l’A.N.E après plusieurs reports. Cette absence ou mieux ce déni de communication dénote une certaine irresponsabilité de la part des hautes autorités compétentes visant à imposer les règles de transparence dans ce processus électoral crucial pour l’avenir de la démocratie en Centrafrique.

Au lieu de prôner l’amateurisme ou de bricoler les solutions, il urge que le point sur la situation financière du processus électoral à venir puisse être fait afin de rassurer les différentes parties. Au-delà la persistance exigence des autres forces vives de la Nation à demander la tenue d’un dialogue politique et inclusif avant les prochaines consultations électorales s’avèrent donc salutaires pour permettre non seulement de taire les divergences mais surtout de poser les bases d’un processus accepté par tous.

Astreint par l’obligation de réserve, les responsables de l’A.N.E le disent aujourd’hui à demi-mot, mais cela n’est surtout pas suffisant pour cacher la vérité, car les statistiques rendues disponibles ne sont que l’infime face de l’iceberg. Et il est dans l’intérêt de tous que les élections à venir soient organisées suivant les normes, et qu’elles rassemblent la voix de tous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *