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Si l’on devrait croire les bruits des réseaux sociaux, Me Matthias Barthélémy Morouba, président en exercice de l’autorité nationale des élections (ANE) serait déjà mort deux fois la semaine dernière. Après deux démentis faits par sa cellule de communication, c’est finalement aux écrans de nos portables que l’ex activiste des droits de l’Homme est apparu samedi 14 décembre dernier, sourire aux lèvres, comme pour dire à ses détracteurs « je suis bien vivant ».

En ces temps de fragilité de la vie, où les nouvelles tristes ne cessent de gagner du terrain en Centrafrique, une folle rumeur qui a couru la semaine dernière n’a pas manqué de susciter du tollé au niveau national. Cette nouvelle-là, c’est bien le supposé décès du président de l’ANE, Me Matthias Barthélémy Morouba, lequel à en croire sa cellule de communication, a bien été hospitalisé à la clinique des Nations-Unies. Mais est-ce pour autant que Morouba ait rendu l’âme ? Le niveau de fulgurance des alertes (fausses ou vraies) sur les réseaux sociaux a fait que la rumeur a été presqu’habillée du vernis de vérité, malgré le démenti des communicants de l’ANE. Certains sceptiques sont allés plus loin en demandant même une courte vidéo de Morouba vivant. Ce que l’intéressé n’a pas manqué de faire alors qu’il recevait une visite de certains responsables des démembrements de l’ANE à son domicile. Habillé en pagne, et assis sur une chaise, l’ex défenseur des droits humains a lâche le sourire, entouré de ses collaborateurs, comme pour dire « plus peur que mal ».  

Au-delà de l’indélicatesse de certains lanceurs d’alerte qui se sont empressés pour annoncer la fausse nouvelle du décès de Morouba, il faut surtout souligner l’inefficacité du système de communication de l’ANE alors que la rumeur sur le battait son plein aussi bien sur Faebook que sur Whatsapp. Cette situation met en effet en lumière les défis auxquels est confrontée la communication institutionnelle dans notre pays. A l’ère des réseaux sociaux, il faut savoir se réinventer, faire preuve d’efficacité face aux rumeurs et à la désinformation qui, dans une certaine mesure, peuvent causer de l’entorse grave psychologiquement et politiquement.

Mais une chose est sure, la rumeur relative à un supposé décès du président de l’ANE renferme en elle un message sociologique propre à l’Afrique. En effet, le Continent noir a toujours eu un rapport très particulier avec la mort ou les nouvelles qui l’entourent. Dans une certaine tradition africaine,  quand un homme est donné à tort mort, ceci est le signe que les dieux vont lui accorder la longévité. Au Cameroun, les « détracteurs » de Paul Biya doivent en savoir quelque chose, lui qui donné mort en 2004, avait donné rendez-vous dans 20 ans pour ses funérailles, est encore bien vivant, fort de ses 91 ans. Certes, nous n’avons pas la prétention de lier le destin de Morouba à celui de Paul Biya, mais ce qui est sûr, les deux hommes politiques, ont d’une manière ou d’une autre, gouté au phénomène des « bizarreries politiques » et des fake qui montent en puissance dans les réseaux sociaux. Oui, à tous ces internautes, le « fantôme »  Morouba vous salue bien !

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