Depuis son renversement survenu en Juillet 2023, l’ex président nigérien est toujours retenu otage avec son épouse – après que leur fils Salem Bazoum ait été relaxé. 17 mois insupportables pour un ancien dirigeant qui avait réussi à stabiliser son pays malgré la menace terroriste et qui le plaçait déjà aux portes d’une vraie relance socioéconomique. De Niamey en passant par Bamako ou Bangui, la résistance de Bazoum face à la dictature kaki sonne comme une lutte pour tous, une lutte pour un monde plus démocratique où les armes ne feront plus la loi.
C’est bien là l’essentiel de cette grande interview que nous avons décidé d’accorder à l’ex directrice générale de Radio France Internationale (RFI). En effet, avec Me Konaté, Mme Geneviève Goetzinger est l’initiatrice d’un projet littéraire en soutien à l’ex président nigérien Mohamed Bazoum. Et c’est ce projet qui a donné naissance à la publication de l’ouvrage « 25 lettres au président Mohamed Bazoum : philosophe et résistant » : un vrai passage politique et intellectuel des hommes et femmes qui refusent de se taire face à l’insupportable vie que la junte nigérienne décide d’imposer au couple Bazoum.
Le discours de Mme Goetzinger ne sert pas qu’à présenter la situation dans laquelle se trouve l’ex président nigérien depuis son renversement survenu en Juillet 2023. Non ! L’ex directrice de RFI dénonce bien l’inaction de la communauté internationale, laquelle elle qualifie finalement de « démission » face à la tragédie politique et humanitaire que vit le couple Bazoum. Pour elle, après l’échec du plan de la CEDEAO pour la réhabilitation de l’ex président nigérien, il faut désormais faire appel à des médiations officieuses pour tenter d’obtenir la libération du couple Bazoum qui est en train de « pourrir » dans un espace de moins de 10 m2. Elle croit en effet savoir que l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et de Dramani (tous deux démocrates convaincus) pourraient ainsi permettre des avancées, tant il est vrai que jouant sur le principe de subsidiarité, l’Union Africaine (UA) attend que la CEDEAO se charge du « dossier ».
Dans les réponses apportées dans cet entretien que nous avons eu avec elle, Mme Goetzinger fait aussi référence à la dégradation très avancée de la situation sociopolitique, sécuritaire et humanitaire du Niger suite au coup d’Etat ayant renversé le « résistant philosophe » Bazoum. 17 mois après son coup d’Etat le régime despote de Tiani n’arrive toujours pas à stabiliser le pays sur le plan sécuritaire. Il y a encore quelques jours, le pays a connu une attaque terroriste ayant des dizaines de morts. Laquelle attaque terroriste révélée par RFI et BBC ont valu à ces deux médias des procès du pouvoir usurpé de Niamey. Sur le plan politique, on le sait, que le Niger vit dans une situation de quasi embrigadement, car la junte s’emploie de manière la plus forte afin d’étouffer les quelques voix qui dénoncent encore ses bévues. Chose qui était impossible voire impensable avec un Bazoum au pouvoir. Le recul économique que connait aujourd’hui le Niger n’a absolument rien à voir avec les avancées enregistrées lors des deux premières années marquant le règne du président Bazoum. C’est au vu d’un tel tableau que l’on peut se résoudre à affirmer avec acuité que la loi des armes qu’a voulue imposer Tiani et sa bande ne sert en rien les intérêts du peuple frère du Niger. Bien au contraire, elle fait faire un inqualifiable saut dans l’inconnu qu’il urge de libérer sans conditions Mohamed Bazoum et lui permettre de renouer avec politique, seul métier qu’il sait faire avec ambitions, sens de responsabilité, vision mais surtout avec constance et cohérence.