A quelques semaines de la fin des opérations électorales en Centrafrique, l’opposition centrafricaine n’a toujours pas réussi d’afficher une position unanime par rapport aux scrutins à venir. Alors que dans une déclaration publié en Septembre 2023, l’opposition a déclaré avec force qu’elle ne reconnaitra pas les institutions issues de la Constitution du 30 Aout 2023, depuis quelques mois, certains partis politiques encore membres du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), se préparent discrètement à prendre part aux prochains scrutins. Une situation qui n’a pas manqué de créer une certaine fissure au sein de la plus grande plateforme d’opposition.
« La crise est là, mais personne n’ose en parler à haute voix », nous affirme un cadre de l’opposition. Après recoupements dans la part de notre rédaction, il se trouve réellement qu’une tension latente mine à présent le fonctionnement du BRDC, plateforme mise en place à la veille des tentatives de changement de la Constitution du 30 Mars 2016. « Cette crise-là, informe notre interlocuteur, est due à la dernière position prise par deux grands partis politiques du BRDC visant à faire participer leurs électeurs au processus électoral actuel ».
Cette confidence fait en effet référence aux deux communiqués publiés séparément par l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA) de Dologuélé et le Mouvement de Libération du Peuples centrafricain de Ziguélé, appelant clairement leurs bases militantes à s’inscrire sur les listes électorales.
Si les deux partis qui constituent la cheville ouvrière du BRDC disposent du droit de poser librement des actes politiques, il n’en demeure pas moins pour notre dernier interlocuteur que sur la question d’une éventuelle participation au processus électoral actuel, la question devrait être débattue à la plénière du BRDC. « Nous reconnaissons que la question n’a pas été débattue en amont avec les autres partis politiques, mais nous estimons que l’inscription sur les listes électorales, est avant tout un acte citoyen, et que cet acte est tributaire d’une participation réelle de nos électeurs aux prochains scrutins présidentiel et législatifs », se défend un des leaders des deux partis concernés.
Si jusqu’alors aucune sanction n’a été présentée contre l’URCA et le MLPC, les deux formations politiques continuent de mobiliser leurs militants à participer à l’actuel processus électoral. « Le silence des autres partis politiques du BRDC peut s’expliquer, pour l’opposition, par le souci de garder une forme apparente d’unité. Ce qui est sûr, à l’approche des élections, ce sont les intérêts qui vont diviser nos partis politiques », explique un leader de la société civile sous couvert d’anonymat.
Toutefois, la position que l’opposition tente de défendre de plusieurs mois est celle d’avoir un dialogue inclusif avec le pouvoir en face afin de « traiter des questions essentielles relatives à la bonne tenue des prochaines élections ».