Une délégation du ministère de l’élevage et de la santé animale, sous l’égide du ministre de tutelle Hassan Bouba, est arrivée dans la soirée de ce mercredi 12 décembre 2024, dans la ville de Kaga Bandoro, chef-lieu de la préfecture de la Nana Gribizi avec pour objectif de préparer la grande cérémonie d’ouverture relative à la célébration en différé de la Journée Mondiale de l’Alimentation.
‹‹ Contexte de la célébration et choix du lieu ››
L’édition 2024 de la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA), placée sous le thème « Nourrir l’avenir : renforcer la résilience pour une alimentation durable », va se tenir bel et bien dans la ville de Kaga-Bandoro, une région marquée par des défis humanitaires et économiques majeurs.
Kaga Bandoro, connue pour être l’une des zones les plus vulnérables du pays, a vu dégrader se couche économique durant les crises politiques que le pays a connu entre 2012 et 2014. La célébration de la fête de moisson dans cette localité permettra de mener des réflexions sur les stratégies de lutte contre l’insécurité alimentaire qui affecte plus de 60 % des habitants de la région.
« Cet événement est une opportunité de rappeler que malgré les efforts, des milliers de personnes vivent encore dans une précarité avancée », a déclaré à notre média le préfet de la Nana-Gribizi en amont de la cérémonie d’ouverture.
Les conflits armés et les déplacements massifs de populations ont aggravé la crise alimentaire dans cette région, où les infrastructures agricoles sont largement détruites. La Journée Mondiale de l’Alimentation permettra de mobiliser les bailleurs de fonds internationaux ainsi que la société civile en vue d’accélérer la mise en œuvre des projets d’aide et de développement durable dans la région.
Les festivités seront marquées par des expositions-vente mettant en exergue les produits agricoles locaux. Des agriculteurs, mais aussi des éleveurs majoritairement des femmes et des jeunes, vont présenter des solutions innovantes pour faire face aux défis liés au changement climatique et à la rareté des ressources dans la localité.
Mme Marie Louise Nambissi, cultivatrice témoigne : « La JMA, avec cet engouement que nous sommes en train de voir, va donner l’opportunité de montrer que même dans les moments difficiles, nous pouvons produire et nourrir nos familles. Mais nous avons besoin de soutien pour accéder aux semences, à l’eau et aux marchés. »
En réponse, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la FAO ont annoncé de nouveaux financements pour renforcer les capacités agricoles dans la région. Ces institutions prévoient en effet s des formations sur l’agro écologie et aussi la distribution d’intrants agricoles aux ménages les plus vulnérables.
Pour les autorités locales, cette journée symbolise l’espoir d’un retour à la normale dans cette région marquée par des tensions intercommunautaires. « L’agriculture peut être un facteur de paix. Si nous travaillons ensemble pour cultiver et partager nos terres, nous pouvons reconstruire la région », a souligné un leader communautaire.
Pour les habitants de Kaga Bandoro, ces deux journées seront bien plus qu’un simple événement : elle va incarner un espoir de changement et de renouveau dans une zone longtemps soumis à des affres de crise.