Pas de tables bancs, manque de matériels d’apprentissage pour les élèves, sont là le quotidien que fait face élèves et enseignants de l’école Gbaloko dans la commune de Begoua. Ces manquements ont un impact très significatif sur le bon fonctionnement des études dans cet établissement.
Ne dit-on pas que l’éducation est la mère du développement ? Mais à l’école Gbaloko, les conditions pour une éducation de qualité restent une équation à doubles inconnus et voir même un luxe pour les enfants qui y sont inscrits. Le seul établissement de cette localité n’existe que sous l’ombre de lui-même.
Ce vendredi 6 décembre 2024, il est neuf heures et nous sommes devant la cour de l’établissement. A vue d’œil, la cours présente un décor un peu alléchante, mais l’intérieur de toutes les salles de classe est dans un état de délabrement avancé. Les murs sont salis par les traces des mains et des feutres avec des écritures parfois avec des noms.
Ici dans la salle de classe du Cour Moyen 2 (CM2), plusieurs élèves s’assieds a 5 et parfois 6 sur une table banc. Les autres par manque de place se voient obligés d’étaler des foulards pour s’asseoir en vue de participer au cours.
Le même constat est visible plus loin dans la salle de classe de la première année du Cour d’Initiation (CI). Des élèves sont assis a même le sol, dans un tas de poussière et la concentration pour suivre les cours devient difficile.
Dans la foulée, nous interrogeons l’un d’entre eux Abigaël, qui livrent leurs vécus quotidiens : « pour avoir une place assise, il faut que tu sois ici à l’école très tôt. Pour ceux qui n’ont pas de place assise, ils sont obligés soit de chercher un banc chez les voisins ou soit d’étaler, quelques choses par terre pour s’asseoir. Et souvent des cas de dispute et de bagarre n’en manquent pas ».
Depuis la construction de cette école en 2011, fruit d’une coopération entre la RCA et la Chine, il y a eu aucune initiative de son extension. Et avec l’augmentation démographique dans la localité, le nombre d’élèves devient pléthorique. Mais l’autre situation qui peut expliquer cet absence de table banc, est le partage des classes entre ceux du secondaire et du primaire. Si les élèves du primaire terminent les cours, le matin, le soir ils laissent la place à ceux du secondaire. C’est en tout cas ce qu’a dit, Mme Grace, KAYA Directrice de l’école Gbaloko fille : « L’absence des tables bancs s’explique par le fait que les élèves de l’école primaire partage les salles de classe avec ceux du lycée qui viennent dans les après-midi et déplacent les tables bancs. Ce qui fait que ces tables bancs se cassent et nous manquons cruellement de tables »
L’une des difficultés qu’affronte chaque jour, les élèves de l’école Gbaloko est le manque d’enseignant qualifié. Même si des affectations sont faites régulièrement, mais la prise de fonction des enseignants ne se fait pas ceci au vu et au su de tous. Comme le dénonce Mme Josiane Dekezamo, présidente de l’Association Mère Educatrice de Gbaloko qui assiste régulièrement l’établissement : « Chaque année, nous écoutons à la radio des affectations, même pour cette année plusieurs enseignants ont été envoyés ici, mais la prise de fonction est difficile. Nous sommes obligés d’intervenir, c’est ainsi que nous travaillons auprès de nos cibles qui sont des orphelins pour rendre fluide l’apprentissage ici. Nous avons recensé plus de 200 orphelines qui avaient abandonné l’école faute de moyen. Nous les avons inscrit et ce jour nous sommes venues leurs distribuer des cahiers et des stylos pour permettre de poursuivre leurs études »
Cette assistance de l’Association « Mère éducatrice » n’est pas suffisante. L’association vise un objectif de mille enfant d’ici 2025, mais est dépourvu de financement, elle lance un cri d’alarme aux âmes de bonne volonté : « la localité de Gbaloko a connu beaucoup d’atrocités, ce qui a privé les enfants de leur parent. Les enfants rencontrent beaucoup de difficulté pour apprendre, ils manquent de tout. Nous demandons aux personnes de bonne volonté de voler au secours de ces enfants ». L’école Gbaloko, est le seul établissement public de la localité. Abrite l’enseignement primaire et secondaire. Dernièrement, la banque Mondiale, a financé l’extension de trois nouveaux bâtiments, pour une capacité de 9 salles de classes pour le secondaire. Avec ce projet, les élèves espèrent un désengorgement.